Une rude tâche attend le Président de la République, rentré dernièrement au pays après des soins et une convalescence qui auront duré près de 2 mois. Un retour synonyme d’une reprise en main de la situation qui a connu ces derniers temps une aggravation due essentiellement à une baisse du rendement du gouvernement, dont les objectifs n’ont pas été atteints avec en plus une mauvaise coordination et des désaccords entre ses membres. Déclarations, contre déclarations, rappels à l’ordre et autres décisions qui n’ont fait que creuser ce déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés.
Le pays, embourbé dans une crise politique, sanitaire, économique, sociale et sécuritaire doit impérativement et fermement être pris en main pour sortir de cette mauvaise passe qui risque de durer et mener à une situation qui pourrait déboucher à sa faillite pure et simple.
Sur le plan politique
Des assemblées « élues », héritées de l’ancien système et dont la légitimité a été remise en cause par les millions de citoyens qui avaient marché plus d’une année durant et auraient continué, n’était-ce la crise de la Covid-19 qui les avait stoppés net. Ces assemblées qui continuent à gérer et à présider aux destinées de tout un pays en matière de lois, de programmes de développement et de « supposés » contrôles sont honnies par tout un peuple qui veut de vrais représentants qui exposent ses vrais problèmes et qui agissent pour les résoudre. Par leur simple présence, ces assemblées provoquent la colère des citoyens qui voient en eux la perpétuation de l’ancien système qui a cautionné les détournements, les vols, la corruption et le pillage de tout un pays.
La dissolution de toutes ces assemblées par le Président de la République serait un premier pas vers le sauvetage de l’Algérie qui continue à souffrir de leur présence et un signe avant-coureur d’un changement radical que tout le monde attend. Un premier pas qui ouvrira la voie vers une prise en charge réelle des revendications exprimées par les citoyens.
Gestes d’apaisement
D’autres mesures devraient être prises par le Président de la République, telles que l’ouverture du champ politique et médiatique et ainsi revenir à une activité digne de ce nom où les partis pourront jouer pleinement leur rôle dans la formation, la sensibilisation, la conscientisation politique de la jeunesse et une participation réelle à la gestion du pays.
La libération des détenus du hirak, la réhabilitation de l’action politique comme moyen d’expression libre et sans entrave serait aussi une des tâches les plus en vue et qui pourrait rétablir la confiance.
Sur le plan sanitaire
Sur le plan sanitaire, le flop enregistré sur le plan vaccination qui traine encore et qui n’a pas encore connu d’amélioration avec des doses qui arrivent au compte-gouttes devra être pris en charge pour imprimer une cadence et une accélération qui permettre de rattraper les retards enregistrés, une situation qui n’est pas facile et qui nécessite une équipe et une organisation qui devra être mise en place rapidement sous peine de voir les choses empirer et la pandémie échapper à tout contrôle.
Sur le plan économique
Ce secteur sinistré et qui a subi de plein fouet les conséquences de la pandémie qui a terrassé pas mois de 220 000 PME, mettant au chômage des milliers de travailleurs qui se sont retrouvés sans emploi. Des projets de développement à l’arrêt, d’autres gelés faute de financement, dont les causes sont à chercher du côté de la chute vertigineuse des prix des hydrocarbures, est un autre défi pour le Président de la République qui, il faut l’avouer, devra être au four et au moulin et s’entourer d’une équipe « tout terrain » qui sache prendre en main pareille situation. Il faudra dans ce cas attirer l’investissement étranger qui, il faut le signaler, n’est pas près de répondre aux appels de l’Algérie et ce, par manque de visibilité et surtout par des lois et réglementations très contraignantes.
Logements, Education, Université
Autant de chantiers et de défis à relever qui attendent Tebboune et qui ne peuvent souffrir d’attendre tant la situation s’avère urgente. En effet, la demande de logements a explosé ces dernières années du fait d’une démographie galopante et d’un exode massif vers les grandes villes qui sont aujourd’hui ceinturées par des bidonvilles qui tiennent des favelas brésiliennes.
L’université et l’école sont, elles aussi, dans une situation qui n’est pas très reluisante, des cités universitaires où la mal vie a pris racine et où les étudiants n’arrivent plus à y vivre, un enseignement au rabais et un niveau qui dégringole et qui, assurément ne pourra pas rivaliser avec celui des autres pays. Une recherche scientifique qui n’a encore rien trouvé à ce jour et une école sinistrée qui réussit à peine à alphabétiser ses apprenants sans plus.
M. Rahmani