Le docteur Mouna Bouloudenine, enseignante au département de physique de l’université Badji Mokhtar d’Annaba, a été condamné, hier, pour des « publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national » par le tribunal correctionnel d’Annaba à un an de prison (sans mandat de dépôt) dont 6 mois avec sursis et une amende de 50.000 dinars.
C’est suite à des publications sur Facebook, où l’enseignante universitaire a appelé les citoyens à boycotter les élections présidentielles du 12 décembre 2019, que des poursuites ont été entamées par le ministère public. Lors de son procès, lundi 1er février 2021, le procureur a requis une peine de 2 ans de prison ferme assortis d’une amende de 50.000 dinars.
Il convient de préciser, que le domicile de l’enseignante a fait l’objet d’une perquisition, deux jours avant la date des élections présidentielles. Cette perquisition a mené à l’arrestation de la militante, sa mise en garde à vue ainsi qu’à la saisie de son téléphone et ordinateur portables.
Plusieurs manifestants jugés hier à la Cour d’Annaba
Sami Zelmati, Abdelkader Boutamine, Aziz Boutesta, Hassini Ramzi, Hacen Aouadi et Achref Mouissi ont été jugé hier dans un procès en appel à la cour de justice d’Annaba, pour « attroupement non-armé », « incitation à attroupement non-armé à travers des discours publics » et « infraction aux décisions administratives ». Le procureur a requis 6 mois de prison et 30.000 dinars d’amende à l’encontre de l’ensemble des accusés. Lors du procès en première instance, seuls Hacen Aouadi et Achref Mouissi ont été condamnés à 6 mois de prison dont 3 mois avec sursis, alors que l’ensemble de leurs co-accusés ont été relaxés. Le verdict sera prononcé, tout comme celui de notre rédacteur en chef, M. Mustapha Bendjama, lundi 22 février 2021. Celui-ci est poursuivi suite à une plainte de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour « outrage à corps constitué ». Le procureur a requis dans cette affaire 200.000 dinars d’amende, alors que le représentant du trésor public a réclamé 200.000 dinars supplémentaires comme dédommagement.
Bouchra Naâmane