Par : Adem Allaeddine
En l’absence de centres ou d’instituts spécialisés dans le sondage, il n’est pas du tout évident d’avoir une idée, ne serait-ce que facultative, sur le taux de participation ou d’abstention lors des prochaines élections législatives. Et toute tentative en ce sens ne peut mener qu’à des résultats erronés. Les quelques projections faites par certains hommes politiques ne sont certainement pas crédibles. La seule chose, relativement vraie, est que les jeunes, en général, ne s’intéressent plus à la politique. Souvent blasés par des milliers de promesses non tenues, ces derniers ont d’autres soucis en tête. Ils sont branchés ailleurs nos jeunes, avec l’équipe nationale, certainement mais pas avec les assemblées élues. Et si on insiste beaucoup plus sur cette frange de la population, c’est pour la simple raison qu’elle constitue tout simplement les trois quarts de la société. Né en 1965, El Hadi. H, un quinquagénaire habitant un quartier populaire, a laconiquement répondu à notre question s’il ira voter le 12 juin prochain : « Rien, absolument rien ne m’incite à aller aux urnes ». Et d’ajouter, je ne me rappelle plus de la dernière fois où j’ai vraiment voté. Cela remonte à de très longues années. En fait, ils sont nombreux les jeunes à Constantine qui pensent de la même manière que ce quinquagénaire. Des jeunes qui ont effectivement perdu confiance en ces élus, faussement élus. Un constat facilement vérifiable. Il suffit de descendre à la rue et questionner le premier jeune que vous trouverez devant vous pour constater de visu tout le désintéressement de ces jeunes à la politique. Un indice qui a certainement ses raisons d’être. Les préoccupations de ces jeunes ont souvent été reléguées aux calendes grecques. Devant ce désarroi et ce chaos, à demi-mots reconnus, on est en droit de s’interroger sincèrement : comment ils vont faire ces candidats à la députation pour convaincre ces jeunes, beaucoup plus, à ne pas bouder les urnes le 12 juin prochain ? La mission est, sans doute aucun, loin d’être facile. Avec un pouvoir d’achat au rabais, il n’est pas du tout évident de croire au miracle.