Par : A.A
À sept semaines, voire moins, des élections législatives, le spectre du boycott plane déjà sur les esprits. En cette phase de précampagne électorale, le moins que l’on puisse dire, morose et terne, les chefs de partis n’ont vraisemblablement pas réussi à convaincre un électorat de plus en plus exigeant. Composé essentiellement de jeunes, l’électorat algérien va opter, tout porte à le dire, pour le pire des scénarios que les partis et leurs candidats appréhendent. C’est-à-dire boycotter carrément des élections qui ne serviront à rien, sauf à ceux qui vont éventuellement occuper les sièges de l’APN, pour reprendre les dires d’un étudiant, rencontré au centre-ville. Le divorce est ainsi, consommé, ou presque, entre une classe politique peu convaincante et des électeurs profondément blasés. Ils le sont surtout après les différents mandats qui se sont soldés, faut-il le reconnaitre, par des échecs. Les faits sont effectivement là, Constantine a été outrageusement trahie. Avec une infrastructure routière qui laisse vraiment à désirer, la troisième ville du pays a cédé sa place à d’autres wilayas plus accueillantes et plus attractives, Annaba et Sétif entre autres. Pour preuve, les grands rendez-vous, notamment régionaux, sont souvent transférés vers ces deux wilayas. En matière d’organisation de manifestations d’envergure nationale ou internationale, la ville du vieux Rocher est incapable, faut-il le reconnaitre, de rivaliser avec Sétif ou Annaba.
Et ce n’est pas la réception de quelques établissements hôteliers de haut standing certes, qui va changer la donne. L’organisation d’une grande manifestation suppose, faut-il le rappeler, un ensemble de conditions qu’il faudrait impérativement réunir. Avec un état lamentable des routes et l’exiguïté de ses artères, il n’est pas du tout évident de voir aujourd’hui Constantine organiser ce genre de rencontres. Autrement dit, il faut tout simplement se rendre à l’évidence et reconnaitre, dans ce chapitre précis, les carences de la ville. Il s’agit d’un simple constat que nous sommes en train de dresser, quelques semaines avant le scrutin, à propos d’une gestion que l’on estime en deçà des aspirations de la population. D’où l’explication de ce peu d’engouement constaté chez de nombreux constantinois. Et, en l’absence d’institutions spécialisées, et surtout qualifiées, dans le sondage, le suspense reste entier concernant le sort de ces élections.