Par : Adam S
Ouverte de facto par des estivants qui ne cessent de l’investir par milliers depuis plusieurs années, la plage d’Oued Zhor, relevant de la localité de Beni Ferguene, dans la commune d’El Milia, à l’extrême Nord-est de la wilaya de Jijel, est au centre d’une polémique sur son ouverture officielle ou non. Depuis quelques jours, un ballet incessant de responsables locaux, se déplaçant sur les lieux pour s’enquérir de l’état de cette plage, a remis au goût du jour la possibilité de son ouverture pour l’édition estivale de 2022. Sauf que le site présente encore un aspect misérable et est loin d’offrir la moindre commodité pour permettre l’accès au littoral. Ce dernier ne dispose d’aucune infrastructure, ni d’éclairage public, ni encore d’un réseau d’AEP ou d’assainissement et demeure privé d’une couverture téléphonique adéquate. En dépit de l’enthousiasme affiché, notamment par la population locale et des citoyens natifs de la région, l’ouverture de cette plage risque d’être renvoyée à plus tard. Au mieux à l’année prochaine, sinon à l’année d’après, selon des sources au fait des démarches entreprises. Oued Zhor est, pour l’histoire, une localité côtière, dont la plage a été fermée depuis la dégradation des conditions sécuritaires, il y a de cela près de trois décennies. L’amélioration de ces conditions et le retour à une vie normale dans la région a néanmoins poussé les estivants à la fréquenter de nouveau, en l’absence de tout dispositif de surveillance des baignades. Sous la pression de ce fait accompli, les autorités se sont lancées dans la démarche de son ouverture d’une manière officielle, en dépit de l’absence des commodités requises. La mise en place du dispositif estival risque d’être contrariée par cette contrainte. Abandonnée et marginalisée par les responsables locaux de l’APC d’El Milia depuis de longues années, la région a besoin d’un véritable plan de redressement et de réhabilitation avant de se lancer dans le tourisme balnéaire. Cette même région est retenue pour devenir une zone d’expansion touristique, qui reste à concrétiser. Pour le reste, Oued Zhor est une longue bande côtière encore à l’état vierge, s’étendant sur une dizaine de kilomètres avec des plages d’une beauté exceptionnelle. La décision de son ouverture officielle à l’activité estivale dépendra de l’avis qu’émettra la commission de wilaya habilitée pour trancher dans cette affaire, en se basant sur les éléments qu’elle aura réunis. D’ici là, l’APC est appelée à trouver les sources de financement pour l’aménagement des accès aux différents rivages et ensuite réunir les conditions requises pour cette ouverture. Un pari difficile à tenir à l’approche d’une saison estivale dont il ne reste que quelques jours pour son lancement officiel. Autant dire que les autorités concernées auraient pu agir à temps, avant ce rendez-vous, pour préparer le terrain au retour à l’activité estivale dans la région dans les meilleures conditions et loin de toute précipitation.