Par : Hamid Daoui
Il semble que la crise économique et sociale s’installe durablement ! Beaucoup de faits l’attestent à commencer par l’ex-fleuron de l’industrie mécanique, l’Entreprise des tracteurs agricoles (ETRAG) d’Oued-Hamimim.
L’on parle de l’imminence de l’application d’un plan social sous forme de retraite anticipée pour le personnel âgé de plus de 50 ans ayant accompli le seuil du nombre d’années de travail exigé par cette formule de compression d’effectifs.
En vérité, il s’agit d’un licenciement collectif déguisé qui augure une cessation d’activités. D’autant que celle-ci se réduisait à une peau de chagrin, le plus souvent de la sous-traitance en guise de production des matériels agricoles inhérents à sa vocation originelle.
L’usine fonctionne au ralenti, à peine avec un taux de 20% de ses capacités. Les bruits assourdissants à l’intérieur de ses bâtiments de fabrication ont presque disparu, donnant l’impression de lieux de travail désaffectés d’une entreprise agonisante, dans l’attente d’une menace de faillite ou d’une nouvelle restructuration et démembrements.
Cette restructuration s’est réalisée une première fois par le partage en deux entités autonomes de tracteurs, d’une part d’avec l’unité montage des moteurs avant que le statut de celle-ci ne soit modifié en partenariat avec le consortium émirati, le constructeur allemand et le ministère de la Défense nationale (MDN) ou encore avec le partenariat privilégié entrepris avec ACT Massey-Ferguson ayant accéléré la concurrence déloyale avec le produit local Cirta, frappé d’une mévente aggravée par la suppression des subventions accordées par l’Etat au fellahs et aux agriculteurs.
Aujourd’hui, l’ETRAG n’arrive plus à honorer l’intégralité des salaires de ses personnels, toutes catégories confondues, depuis les ouvriers de l’exécution, les techniciens de la maitrise, les employés -cadres de l’administration, les cadres dirigeants ou encore les personnels auxiliaires de soutien. Depuis des mois, l’entreprise opère des ponctions de salaires pour l’ensemble de son personnel et a été même menacée de coupures d’énergies par l’entreprise de distribution du gaz et de l’électricité (Sonelgaz) pour défaut de payement.
Le spectre de la crise n’épargne aucune entreprise publique économique (EPE) ou à caractère industriel et commercial (EPIC) qui peinent à honorer à terme les salaires précaires des ouvriers, tous statuts confondus, de contrat indéterminé ou à durée déterminée qui sont le plus victimes de la précarité de licenciement économique et de non-renouvellement de leurs contrats de travail respectifs.
Dans toutes ces remises en cause du tissu industriel et ses conséquences sur l’emploi de milliers de travailleurs, les pouvoirs publics ne semblent pas s’en inquiéter par leurs choix économiques désastreux avec le silence complice des syndicats maffieux de l’UGTA, accompagnant toutes les politiques néolibérales adossées à la rente qui ont été menées par un système prédateur rejeté par l’écrasante majorité qui s’est exprimée pacifiquement pour le changement radical.