Par : Hamid Daoui
Le dernier mouvement de contestation observé par les demandeurs du logement public locatif (social), il y a plus de 3 ans, dans la continuité des protestations précédentes qui ont surgi dans chacune des distributions fortement contestées, semble donner des signes d’affaiblissement de sa radicalité à travers sa représentation. Cette dernière est constituée par l’allégeance dictée par la force des choses avec des délégués autoproclamés comme cela se produit dans ce genre de mouvements des masses inorganisées autour d’un intérêt commun, à savoir la quête d’un logement ou chaque postulant espère être servi le premier.
Au tout début, le combat était vigoureux dans ses actions de mobilisations unitaires, en pesant dans le rapport de force avec l’administration locale, ses fonctionnaires nommés et ses représentants. Ces derniers ont été désignés au sein de la commission d’attribution de la daïra d’El-Khroub, lors du quota de 1882 d’unités, revus à la baisse durant toute la procédure allant de l’affichage de la liste des bénéficiaires jusqu’aux recours formulés par la majorité des exclus, qui a éliminé 127 cas d’indus bénéficiaires.
Durant toute cette période, l’on a enregistré plusieurs « tractations et négociations secrètes et douteuses » visant à soudoyer des délégués et leur clientèle la plus visible dans les multiples protestations afin de ramener le calme. Alors que la durée des actions de mobilisations répétées n’a pas cessé, d’autant que les appétits se sont aiguisés à la faveur de l’intrusion de la politique politicienne et l’électoralisme dont certains délégués autoproclamés, animés par l’ambition en courant derrière des chapelles partisanes seraient devenus des sherpas au service des potentiels candidats à la candidature des législatives. La récolte des parrainages leur a été confiés, à en croire des sources avisées au sein du microcosme socio-politique local. De surcroit, des élus dont le P/APC, ayant participé aux travaux de la commission de daïra d’attribution des logements seraient, semble-t-il, partant à cette compétition électorale, qui faudrait-il le souligner, est biaisée de bout en bout dans ce contexte révolutionnaire précis.
En revanche, les rapports avec l’administration sont devenus subitement très « apaisants et très coopératifs », après les vagues successives de tension violente et indécente dont s’est rendu coupable le chef de la daïra à travers « ses attitudes jugées insultantes » proférées à l’endroit des demandeurs parmi des femmes et des hommes et qui ont été dénoncées par un délégué, incarcéré depuis pour une autre affaire, lors d’une réunion convoquée par le chef de l’exécutif de la wilaya.
En l’état actuel des choses, la contre-révolution menée par le système corrompu et ses « forces d’appoint » brandissant la peur aurait domestiqué des délégués qui se prétendaient comme étant des « activistes irréductibles » du hirak populaire avant de lui tourner le dos une fois leurs intérêts acquis ou en voie de l’être, dans cette compromission qui ne dit pas son nom ! Toutefois le combat social se poursuit timidement et il ne pourrait en être autrement pour la cause de logement, soumis à une grande tension, non seulement de la part des nécessiteux ayant grandement besoin pour se loger décemment avec moins de charges locatives nettement en deçà que celles déboursées dans une location chez un particulier privé, le plus souvent un indu-bénéficiaire des distributions antérieures. Alors que des voix s’élèvent déjà sur des transactions immobilières « des ventes et des relocations des appartements acquis récemment », selon des témoignages recueillis auprès de la population qui ne parle que de ça !