Après avoir passé des périodes très pénibles, depuis plus d’une année et demie, dans le centre d’accueil transformé en hôpital, les cancéreux du CAC à El-Khroub se sont révoltés pour signifier, à travers une pétition adressée à la direction générale du CHU Constantine d’alors, leur détresse dans la mauvaise prise en charge, y compris dans la restauration insuffisante et la dégradation de l’état des lieux. Il semble qu’actuellement la bouffe des malades qui y séjournent, dans l’attente de se rendre à leur rendez-vous pour des séances de chimiothérapie à la structure hospitalière précitée, s’est nettement améliorée avec les repas servis par le concours de l’EPH et accessoirement de certains dons des bienfaiteurs, parents et proches des malades.
En revanche, l’état du CAC s’est aggravé depuis, à en croire nos sources bien avisées.
En effet, cette ex- infrastructure de l’hôtellerie et du tourisme en R+2, relevant de la wilaya, dénommée Simco, a été convertie dès l’irruption du terrorisme islamiste du début des années 1990.
Bref, depuis sa construction au milieu des années 70, cet ex-hôtel, restaurant, bar n’a pas reçu d’entretien après son changement de tutelle, sans modification de son statut juridique.
L’étanchéité s’est détériorée au même titre que d’autres installations et conduites de l’électricité et de l’eau et des regards d’égout nauséabonds!
Les infiltrations des eaux ont mis hors d’usage l’étage supérieur. L’éclairage des chambres aussi fait défaut dans l’étage précité pour des raisons évidentes, alors que bien d’autres espaces sont plongés dans le noir ainsi que l’extérieur du centre baignant dans l’obscurité totale.
Quant à la cour et le pourtour des espaces verts fleuris qui ornaient et embellissaient autrefois la terrasse, ils sont pleins de déchets repoussant de feuilles des arbres vieillissants avec leurs branchages détachés et pendants sans aucun élagage ou un quelconque entretien.
Ce qui n’offre guère de bonnes conditions d’accueil (petites promenades pour respirer de l’air frais et dégourdir les jambes des patients…etc.), à l’effet de décompresser et déstresser les malades des lourdes épreuves de traitement en plus de la prise en charge médicale des médecins, psychologues et infirmières du centre qui se relayent chaque jour avec les quelques personnes hospitalisées dont le nombre n’a jamais dépassé la trentaine, pour environ 80 places disponibles.
Toutefois, l’on parle de l’existence de toutes sortes de reptiles, rats d’égout et même des serpents qui se faufilent et circulent dans les herbes sauvages printanières au milieu des détritus, apprend-on.
Dans cet état déplorable, en pleine pandémie, la direction du CHU se dédouane d’investir des sous pour son entretien estimé à près de 1milliard et 800 millions de centimes, à en croire nos sources.
Cette somme n’est pas comprise dans le budget alloué par l’État à l’Hôpital de la “ville des Ponts” qui a fourni tant de ministres de la Santé, disait-on. De surcroit, l’APC d’El-Khroub n’a jamais répondu positivement aux demandes de solidarité et d’aides dans des tâches de nettoyage, désherbage et autres petites réparations en dépit des moyens matériels et humains dont elle dispose dans ses multiples entreprises communales, spécialisées dans tous les domaines de maintenance, d’électricité et autres entretiens des espaces verts.
Ainsi va la régression du secteur public de la santé, déstructuré par les multiples politiques « néolibérales adossées à la rente » des différents gouvernements qui se sont succédés, en plus des dysfonctionnements nombreux et changements du personnel gestionnaire déstabilisé par des limogeages et autres nominations clientélistes liés aux sautes d’humeur des princes du moment, pendant que la frange des malades se meurt à petit feu et le centre se dégrade peu à peu dans l’indifférence totale !
Hamid Daoui