Par : Hamid Daoui
Le désert culturel a caractérisé ce mois de carême pas comme les autres dans une société « libérée » par le hirak populaire mais fortement « attachée» à sa religiosité feinte ou supposée.
La vie en ce mois ramadhan a été plus dure en tout point de vue. Depuis les courses marathoniennes derrière les guichets de poste et des banques jusqu’aux pénuries de l’huile de table et de la semoule. Ajouter à cela, l’envolée des prix de large consommation, viandes rouge et blanche, fruits et légumes et autres produits et articles de ménages, y compris ceux de la propreté, à l’exemple du savon de « Marseille », indispensable en cette période de pandémie, dont les variants continuent de sévir dans la « normalité de vie » des gens qui, semble-t-il, se sont « accoutumés » après le passage meurtrier de la première vague.
D’ailleurs , à de rare exceptions près des personnels soignants et autres assimilés ou des personnes hyper soucieuses de ce risque mortel, on ne parle que très peu de ce virus et encore moins des vaccins et des guerres livrées entre groupes de l’industrie pharmaceutique et les Gouvernements.
Les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes le plus normalement du monde sans se soucier des mesures sanitaires de distanciation physique et encore moins du port de masques de protection.
Les lieux publics sont noirs de monde, à l’exemple des marchés de Tanja et celui de la cité 1600 logements. Il en est de même des espaces squattés par les commerces de l’informel et ceux bondés, convertis en marchands de serrureries, en particulier la Zlabia.
Quant aux soirées ramadhanesques, elles ne sont plus celles d’avant où la présentation des spectacles de tous genres, même folkloriques, qui se tenaient au centre culturel M’hamed Yazid ou sur la place publiques des martyrs au centre-ville et celle de l’indépendance à la méga cité 1600. Cette dernière s’est transformée en un parking de stationnement de véhicules et en un vaste souk à ciel ouvert où tout se vend et tout s’achète. Dans cet ordre des choses, même le musée du Moudjahid s’est transformé en locaux d’exposition-vente des articles d’habillement pour femmes ou encore de sucreries, à l’instar du Centre culturel, végétant dans un désert culturel depuis des années.
Cependant, l’on enregistre un désert culturel même en plein air alors que les soirées se limitent à des discussions et jeux de café-maure, sur les marches autour du hirak et de tout et de rien ou encore celles-ci sont agrémentées par la diffusion de matchs de foot sur écrans de télévision et sur les réseaux sociaux.
Toutefois, durant cette deuxième quinzaine, l’on a enregistré une animation nocturne plus dense en raison des achats des habits pour la fête de l’Aïd après que celle de la veille du mois de carême ait été consacrée au renouvellement de la quincaillerie ménagère…etc.
Les ramadhans se ressemblent avec ou sans confinement dans une société « libérée », semble-t-il, par le hirak populaire et pacifique, tout en étant « fortement attachée » à la religiosité feinte ou supposée.