Par : Bouchra Naamane
Les habitants de la cité El Fouladiya, située dans la localité de Chaïba, dans la commune de Sidi Amar, ont décidé de sortir de leur mutisme pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « Mafia du foncier » activant dans leur cité.
Selon les dires des concernés, cette cité a été construite sur un terrain qui s’étend sur une très vaste superficie, relevant du complexe sidérurgique d’El Hadjar. En effet, le même terrain a été attribué dans les années 90 aux employés activant au complexe pour que ces derniers puissent s’installer à proximité de leur lieu de travail. Le plan d’occupation de ce sol établi à l’époque de son attribution démontre que ce dernier était divisé en 365 lots conçus pour la réalisation des logements et toute sorte d’équipements collectifs, à l’image des écoles, lieux de cultes et aires de repos. Cependant, et selon la même source, ces lots ont, au grand étonnement des habitants, doublé. « Désormais, le nombre de lots avoisine les 700 » indique un résident, avant d’ajouter que les terrains ont été vendus, d’une manière étrange, aux individus n’ayant aucun lien, ni de près ni de loin, avec le complexe sidérurgique d’El Hadjar.
Ainsi, au vu et au su des véritables bénéficiaires de ce terrain, les lots ont abrité de multiples promotions immobilières, dont les logements sont vendus au prix fort. « Une association a été chargée du suivi de la réalisation de nos logements et ce sont justement les membres du bureau de cette association qui ont procédé à la vente des terrains pour leurs propres comptes. Ça explique d’ailleurs l’enrichissement de certains présidents des coopératives et membres du bureau de l’association. Certains d’entre eux habitent désormais des villas, ils ne résident même pas dans leurs appartements », explique un résident d’une coopérative relevant de la même cité.
Les terrains qui étaient destinés à la réalisation des équipements collectifs abritent désormais des promotions immobilières. C’est, par exemple, le cas d’un terrain censé abriter une mosquée avant de se transformer à une propriété privée d’un individu n’ayant, normalement, aucun droit de construire quoi que ce soit dans les lieux. C’est aussi le cas d’une route principale liant plusieurs coopératives qui a été divisée en lots avant d’être vendue.
La procédure de vente adoptée par cette association demeure inconnue. Nous avons tenté de prendre langue avec un membre de ladite association qui est aussi président d’une coopérative relevant de la cité pour avoir des explications quant à cette situation, mais notre tentative a été vaine.