Au moment où les autorités locales et centrales se déclarent satisfaites des conditions de la reprise des vols intérieurs et du professionnalisme dont a fait preuve le personnel affecté à l’aéroport d’Annaba, les employés de cet établissement vivent l’enfer d’une manière quotidienne.
Privés de leurs droits les plus fondamentaux, les travailleurs de l’Etablissement de gestion des services aéroportuaires d’Annaba (EGSA) ont frappé à toute les portes, en vue d’appeler les responsables du secteur des Transports à intervenir dans le sens de les rassurer mais leurs requêtes sont restées, jusqu’à ce jour sans suite. Le ministre des Transports, le directeur générale de l’EGSA et le chef de l’exécutif de la wilaya d’Annaba ont tous été notifiés de la gestion désastreuse de l’établissement et le calvaire vécu par les travailleurs, mais aucune mesure n’a été donnée à leur requête.
Maltraitance, harcèlement moral, retenues récurrentes sur les salaires et paralysie de l’activité syndicale, la liste les doléances des travailleurs est tellement longue qu’il est difficile de cerner la totalité des contraintes que subissent les concernés.
« Nous vivons l’enfer, nous sommes privés d’une partie importante de nos droits. Comment se fait-il qu’un établissement relevant du secteur des Transports n’offre pas de moyens de transport à ses employés ? Nous sommes contraints de marcher sur une distance de 3 kilomètres, de l’aéroport vers l’autoroute, pour ensuite arriver à prendre un taxi pour le centre-ville d’Annaba. Nous recevons une prime de transport qui ne dépasse pas les 1.300 DA par mois ; cette somme est loin d’être suffisante étant donné que la majorité d’entre nous habite loin du lieu de travail », déplore une employée avant d’ajouter qu’«on cas de retard de quelques minutes commis par l’un d’entre eux, l’administration de l’aéroport recourt à la retenue sur les salaires mensuels. Une retenue qui peut arriver jusqu’à 5.000 DA par mois».
Ces mesures, qualifiées d’ « arbitraires » et « abusives » se sont accentuées d’une manière effrayante et ont suscité de multiples soupçons, quant au sort des sommes d’argent retenues des salaires des employés mensuellement, notamment du fait que leur nombre dépasse les 200 travailleurs. Ces derniers croient savoir que le but ultime de ces agissements est de couvrir le déficit du budget à la fin de chaque année.
En outre, le personnel estime que l’attribution des promotions professionnelles est basée sur le clientélisme et le copinage. « Plusieurs employés non-qualifiés ont bénéficié des promotions et des primes, tandis que les véritables bosseurs souffrent, depuis des années d’une marginalisation cruelle. Nous ne comprend pas sur quels critères ils attribuent les promotions et les primes », explique une travailleuse et d’ajouter « des individus sans aucun niveau sont arrivés à décrocher des postes clefs et ont contribué à empirer la gestion de l’établissement ».
Qu’en est-il du rôle du syndicat ?
Elle répond aux initiales S. G, désignée à la tête d’un des départements relevant de l’EGSA à Annaba, mais aussi à la tête de la section syndicale de l’UGTA depuis sept ans. Son mandat a expiré au mois de juillet 2019 et pourtant, elle est toujours considérée comme étant la secrétaire de la section syndicale de l’UGTA dans l’établissement.
“Elle fait la pluie et le beau temps dans l’établissement” estime une source digne de confiance au sein de l’aéroport. N’importe quel employé affecté à cet établissement peut faire état de l’ampleur du pouvoir que détient cette responsable. Un pouvoir qui, selon certains, va au-delà des limites légales. C’est d’ailleurs le fait que nous avons pu confirmer par un message vocal, dont nous tenons une copie, adressé par la concernée dans lequel elle exige le transfert de la direction générale de l’EGSA de la ville de Constantine à Annaba. Un message qui dévoile l’étendue du pouvoir que détient la concernée.
Son maintien à ce poste syndical constitue, pour la majorité des employés, une véritable contrainte qui paralyse l’activité syndicale au sein de l’aéroport, étant donné qu’elle entrave toute initiative adoptée par les employés et visant à faire entendre leurs doléances.
Bouchra Naamane