Par : Hamid Daoui
Une femme enseignante, divorcée sans enfants, de surcroit orpheline des deux parents, terrassée par des maladies chroniques, a été expulsée de son logement de fonction qu’elle occupait à l’école Ahmed Rahab à la cité El-Mouna d’El-Khroub, selon ses propos émouvants diffusés sur la chaine You tube du réseau social.
Le plus choquant, toutes ses affaires ont été séquestrées à l’intérieur du logement par les auteurs de cette infraction délictueuse qui ont procédé au changement de la serrure de la porte d’entrée, au moment où elle se trouvait au tribunal, ajoute la malheureuse victime de cette expulsion forcée et arbitraire. Cela relève de la hogra, manifestement brutale, parce qu’elle est une femme, dit-elle en colère ; ce qui lui a valu une crise en raison de la fragilité de sa santé résultant de l’interruption de ses prises de médicaments séquestrés illégalement dans « sa » maison.
Les éléments de Protection civile de la ville l’ont secourue et l’ont transportée à l’hôpital où elle y a séjourné pendant 2 journées de suite afin de reprendre ses esprits.
Cette hogra brutale à l’encontre d’une femme seule est intolérable et condamnable, d’autant que cette enseignante a éduqué des élèves devenus à leur tour des professeurs, y compris dans des établissements étrangers, renchérit-elle en pleurs et déçue d’un tel traitement injuste et inhumain de la part des autorités dans une affaire qui relève, semble-t-il, d’une convoitise du logement de fonction !
En effet, les plaintes de cette victime auprès des autorités locales et de wilaya, depuis le P/APC, le chef de daïra d’El-Khroub et le chef de l’exécutif de la wilaya sont restées lettres mortes et la malheureuse enseignante s’est vue baladée comme une balle de ping-pong, d’une institution à l’autre sans aucune aide, y compris de la tutelle de la direction de l’éducation de Constantine, trop embrouillée par nombre de trafics de ce genre. Ce qui participe à l’aggravation de la « crise du logement », entretenue le plus souvent par des attributions injustes à des intrus et retraités du secteur de l’Education. Quant à la gestion du patrimoine locatif des établissements scolaires relevant de la mairie, c’est l’anarchie totale ! L’on délivre même des autorisations pour des constructions et des extensions illicites en violation des normes (cité 1.039 logements) avec, de surcroit, l’ouverture des locaux de commerce au sein même des établissements éducatifs !
Pendant que dans d’autres logement de fonction de l’école primaire Saad Lekhmissi, côté inférieur de la cité 1.600 logements, ils sont fermés et inoccupés !
Cependant, ceux érigés provisoirement, en plain-pied sur les décombres des bureaux de l’ancienne entreprise de construction, l’ex-société nationale liquidée et restructurée, ex-SONATIBA, ont été bradés et clochardisés dans cette contrée populaire dépourvue du moindre équipement social de santé de proximité et ce, sans tenir compte de l’harmonie urbaine moderne. Dans une commune, appelée communément « la Mecque des logements », en raison du nombre impressionnant réalisé par l’Etat et mal distribués à qui de droit, légal et légitime, une enseignante se trouve éjectée de son toit par des procédés qui relèvent du banditisme d’un Etat de non-droit et de hogra que la victime plaide pour prendre à témoin l’opinion, sous les cris qu’elle ne « possède aucun abri » dans une commune où des milliers d’appartements sont vides, inoccupés ou encore distribués injustement à des privilégiés. Ces derniers les utilisent comme résidences secondaires ou alimentent la spéculation immobilière qui fait rage et enrichi illicitement des fonctionnaires et élus véreux et toute une faune de prédateurs qui tourne autour. Avec la complicité encourageante des pouvoirs publics à tous les niveaux, de la base au sommet de l’Etat, pendant que des sans-abris, forcés de quitter les lieux, sans considération de l’utilité de leur statut professionnel pour la société, sont jetés à la rue de « la nouvelle république », usurpée par un système maffieux et antinational, rejeté massivement par la volonté populaire exprimée pacifiquement par le hirak révolutionnaire !