Par : Hamid Daoui
Le syndicat des travailleurs de la direction régionale de la coopérative des céréales et des légumes secs (DR/OAIC-CCLS) de l’Est a déposé une requête auprès de l’Inspection du travail territorialement compétente de la daïra d’El-Khroub.
Dans cette réclamation, l’organe représentatif des ouvriers dénonce l’usage par l’employeur de 2 grilles des salaires distinctes pour un même collectif de l’entreprise. En effet, une différence de taille est enregistrée dans les 2 grilles de salaires pour une même catégorie dans la classification des postes de travail.
Les salaires applicables aux travailleurs exerçant dans les unités réparties à travers les wilayas de l’Est algérien sont inférieurs à ceux applicables aux employés, ouvriers et cadres du siège de l’entreprise dans des postes identiques, dans la même échelle catégorielle.
Le syndicat affilié à l’UGTA, représentatif des employés de l’Est, considère qu’il y a une discrimination salariale manifeste dans un même effectif de travailleurs exerçant au sein d’une même entreprise sous une même et unique tutelle, la DR/CCLS, sise à El-Khroub !
Néanmoins, l’Inspection du travail a refusé la plainte du syndicat sous le prétexte d’un différend devant la juridiction sociale opposant la Direction de l’entreprise à son partenaire social. Ce conflit social de « la légalité statutaire » de l’organe représentatif prétexté ne tient pas la route, selon le syndicat.
D’autant que les dispositions relatives à l’exercice de l’activité syndicale sont stipulées dans la Loi 90/14 règlementant la vie des structures et instances syndicales et leur pluralisme.
Il semblerait qu’il s’agit d’une dérobade de la part de l’Inspection du travail pour ne pas s’impliquer, dans le différend porté devant le prud’homme d’autant que toutes les formalités légales de la constitution du syndicat ont été remplies depuis l’organisation et la tenue des élections ouvrières validées par le quorum du nombre d’électeurs supervisés par l’instance habilitée légalement, dans ce cas de figure, en l’occurrence l’union locale UGTA. Par ailleurs, ce qui dérange, semble-t-il, l’employeur c’est la légitimité de la représentativité des syndicalistes portés par le collectif des ouvriers aguerris par leur propre expérience professionnelle dans la vie de l’entreprise et la connaissance et la maitrise de tous les dossiers suspects depuis la liquidation / restructuration opaque et sans droits recouverts par les travailleurs de l’ancêtre Agro-Route devenue DR/OAIC -CCLS-EST. Cependant, le rôle et les prérogatives de l’Inspection du travail avec ses injonctions favorable au monde ouvrier ont radicalement changé depuis le changement de cap de l’option progressiste du développement économique vers le néovitalisme adossé à la rente.