Les agriculteurs de la wilaya de Jijel ont subi de plein fouet les effets dévastateurs des inondations qui ont touché les plaines agricoles suite aux intempéries du week-end dernier.
Toutes les filières agricoles touchées
«Tous les agriculteurs ont été touchés et aucun n’a été épargné», réagit Zohir, un producteur de bananes sous serres multichapelles, que nous avons joint par téléphone. Selon lui, les plus touchés sont recensés dans la filière de la production de la fraise. Mais, les éleveurs et les apiculteurs n’ont pas été épargnés par cette calamité. «Nous attendons la visite des autorités. Nous sommes en difficulté», signale-t-il.
Pour sa part, Baka Toufik, président de la Chambre de l’Agriculture, parle d’une véritable catastrophe qui s’est abattue sur le secteur agricole. «Il n’y a, pour le moment, aucun bilan. Mais les pertes, qui sont énormes, se comptent par milliards. Les agriculteurs attendent les services concernés pour faire le bilan de ces pertes, d’autant que le président de la République insiste sur le soutien aux agriculteurs», explique-t-il. Et d’ajouter que «toutes les filières ont été touchées, à commencer par le maraîchage, la fraise, la production de la banane, mais aussi les secteurs d’élevage et de l’arboriculture qui ont subi des dégâts importants». Pour notre interlocuteur «la situation est telle qu’elle nécessite l’intervention des services de la wilaya. Car, la présence du wali est importante pour prendre langue avec les agriculteurs qui ont, toutefois, reçu la visite de la directrice des Services agricoles. Ils (agriculteurs) cherchent un soutien en ces moments difficiles».
Des crues dévastatrices
Outre les fortes averses de pluie qui ont provoqué les inondations d’Oued Nil, l’ouverture des vannes du barrage de Tabellout semble avoir aggravé les débordements d’Oued Djen Djen. Les crues de ces oueds ont eu un effet dévastateur sur les serres agricoles, dévastées par la furie des eaux.
«Un bulletin spécial annonçant des chutes de pluie pouvant atteindre les 200 mm a été émis. On aurait pu prendre d’autres mesures pour éviter une telle aggravation», soutien Baka Toufik, qui ne manque pas d’afficher sa solidarité avec les agriculteurs qui ont tout perdu, selon lui.
Le débordement des barrages a, en effet, contribué aux crues enregistrées qui se sont accentuées par les fortes averses telles qu’annoncées par les bulletins de l’Office national de la météorologie. Les fortes pluies annoncées à partir de mardi dernier se sont intensifiées durant la nuit de mercredi à jeudi, provoquant des inondations à travers plusieurs communes de la wilaya de Jijel, notamment, au chef-lieu de la wilaya, à El Milia, El Ancer, Khiri Oued Adjoul et dans d’autres localités, subissant des affaissements de terrains, des coupures de routes, d’électricité et d’eau, mais aussi et surtout des crues d’oueds et des cours d’eau. L’oued El Kébir, qui a vu son niveau augmenter, enregistrant ses premières crues depuis de longues années, a provoqué des inondations tout au long de son étendue.
Interventions de secours
Si, fort heureusement, aucun dégât humain n’a été déploré, les services de la wilaya de Jijel n’ont cessé de répercuter sur leur page officielle les interventions effectuées pour porter secours aux citoyens en difficulté, ouvrir les routes ou pomper les eaux des maisons inondées.
Les services de la Protection civile ont, pour leur part, annoncé de nombreuses interventions dans les zones inondées, tout comme les APC et les daïras, qui ont fait les mêmes annonces tout au long d’un week-end exceptionnel.
Pour sa part, le wali, Ahmed Meguellati, accompagné des services de sécurité, n’a pas cessé de se déplacer d’une localité à l’autre pour s’enquérir de la situation de ces inondations qui ont mis en état d’alerte les différents services d’intervention. Toutefois, et au-delà des causes naturelles de ces perturbations, les scientifiques imputent, désormais, ces catastrophes naturelles aux effets des changements climatiques. Il ne faut pas oublier l’urbanisme anarchique, qui ne cesse d’agresser le tissu urbain et les zones inconstructibles, qui a eu un autre effet dévastateur.
Par : Amor Zouikri