Par : Amar Ait Bara
Depuis le décès du défunt médiateur de la République, Mimoun Soussa, le poste du premier responsable de cette entité demeure encore vacant. Cependant, un intérimaire a été désigné pour s’occuper provisoirement de cette délégation, en attendant la désignation d’un remplaçant. L’actuel intérimaire a la charge de gérer deux willayas en même temps, à savoir El-Tarf et Annaba, une lourde charge difficile à assumer, sachant que de nombreux litiges trainent depuis bien longtemps. Depuis le décès du défunt médiateur, aucun litige n’a été réglé et les employés se limitent à inscrire les coordonnées des contestataires pour être rappelés ultérieurement. Cependant, l’intérimaire essaye de remettre de l’ordre en restructurant le service après une vacance qui a duré plusieurs mois. Aucune désignation n’a été effectuée par la tutelle, à savoir la présidence de la République, pour pourvoir ce poste. A Annaba, plusieurs personnes sont intéressées, dont un membre de l’assemblée de wilaya et président de la commission des sports à l’APW Annaba. Quant au second prétendant, c’est un membre de la chambre du commerce, CCI Seybouse. Un autre prétendant à ce poste n’est autre qu’un ex-agent de l’APC qui exerce au sein de cette institution qui demeure intéressé par le poste de médiateur encore vacant. Par le dénigrement des uns et des autres, ce candidat à la prétention démesurée n’a aucune notoriété pour prétendre à ce poste et veut même semer la zizanie. Il a été vite dénoncé par ces collègues qui rejettent en bloc cette manière de se porter candidat, alors qu’il est inapte à ce poste.
Tous ces candidats usent de leurs relations pour s’accaparer de poste de médiateur tant convoité, dont certains font intervenir même des responsables locaux. Le médiateur intérimaire a une grande expérience et est en train de recenser les problèmes et les conflits des citoyens en suspens pour essayer d’y remédier, en attendant la nomination d’un titulaire dans ce poste. Depuis le mois d’octobre 2020 à juin 2021, les services du médiateur de la République ont pu résoudre définitivement plus de 741 dossiers litigieux, les chiffres sont édifiants à plus d’un titre et font ressortir que de nombreux dossiers ont été réétudiés en proposant à la partie plaignante de négocier directement avec l’employeur. Aussi, il est utile de signaler qu’il n’y a aucune raison à s’inquiéter pour ce poste puisque c’est le ministre d’Etat, conseiller à la Présidence qui sera chargé de cette nomination d’office et sans aucune proposition, ni candidature avec une décision ministérielle. Cependant de nombreux candidats se proposent à ce poste, même si certains sont de mauvaise foi, armés de prétention inexpliquée, en faisant signer des motions de soutien. Ceci n’est pas un scrutin. La mission du médiateur du président de la République à l’échelle wilayale est difficile à gérer, il nécessite beaucoup de tact et une grande expérience et, parfois demande des relations personnelles. Sur les lieux, nous avons constaté que le climat est malsain et électrique ; un agent candidat vous demande de facto de présenter la carte nationale sans aucun motif et à quoi servent ces renseignements. A titre indicatif depuis le mois d’octobre 2020 jusqu’au 1er juillet de l’année 2021, le bilan a fait ressortir 1.800 requêtes et 4.325 audiences au niveau des services de la délégation du médiateur de la République. Aussi, les candidats ont oublié que ce poste est pourvu par décret ministériel, conformément au texte de loi 20/45 du 15 /02/ 2020, car le médiateur de la République a de larges prérogatives. En effet, si la médiation n’a pas abouti, le médiateur peut faire une auto saisine du dossier du plaignant de suite en usant de l’article 9 du décret présidentiel 20 /45 du 15 février 2020 en faisant obligation aux organismes concernés de respecter la loi, en réglant le problème. Une chose est sûre, au niveau de cette institution, lors de notre passage, tout un chacun était sur ses gardes, et personne ne voulait fournir la moindre information relative à cette concurrence, en s’abstenant de toute communication malgré le dérapage et l’opportunisme à outrance de certains prétendants à ce poste. Pour tous, c’est «Motus et bouche cousue».