Le bilan des débordements qui ont eu lieu au niveau du stade du 19 mai 1956 au terme du match USMAn/CSC, vendredi soir, ne cesse de prendre de l’ampleur au fur et masure que les autorités tentent de recenser les dégâts.
Au terme de ce match, qui a réuni deux colosses de la scène footballistique nationale, l’actualité a été beaucoup plus centrée sur «l’after match» houleux, que sur les prestations des joueurs et le score de 2-0 au profit du CSC. Pas moins de 30.000 supporteurs de l’USMAn et 18.000 du CSC ont réglé leurs comptes en dehors de la pelouse….
Pour l’heure, on dénombre plus de 100 véhicules vandalisés, plus de 1.000 sièges dans les gradins du stade partiellement endommagés, une pelouse brûlée, une piste d’athlétisme également détériorée, 40 blessés ayant nécessité une prise en charge par les éléments de la Protection civile et encore plus de blessés repartis sans son intervention. Par ailleurs, une source, qui souhaite garder l’anonymat, nous a confié que 5 policiers et gendarmes ont été blessés en intervenant pour calmer les altercations entre supporteurs.
De leurs côtés, les éléments de la Sûreté ont procédé l’arrestation de près de 16 individus directement impliqués dans les actes de vandalisme.
Retour sur la soirée de vendredi
Vendredi soir, le stade du 19 mai 1956 vibrait au rythme des chants des supporteurs annabis et constantinois venus en masse supporter leurs équipes, à savoir le CSC et l’USMAn, qui se disputaient les 8èmes de finale de la Coupe d’Algérie.
Quelques heures encore avant le match aucune tension n’était palpable parmi les supporteurs des deux camps. Les supporteurs du CSC, qui ont fait le déplacement de Constantine, ont été accueillis pour le repas du F’tour grâce aux box distribués par les différentes associations de la wilaya.
Une fois à l’intérieur du stade, les supporteurs ont rejoint leurs bancs, chacun d’un côté du stade, sans tension jusqu’au premier but du CSC…
Le fumigène de la discorde
Alors que le match était clairement mené par le CSC, le gardien annabi a enregistré un premier but par penalty à la 45ème minute. En quelques secondes seulement, les gradins se sont enflammés du côté constantinois. La quasi-totalité des supporteurs ont brandi des fumigènes.
Plusieurs d’entre eux ont, finalement, jetés ces fumigènes sur la pelouse l’endommageant sur une bonne partie et de la piste d’athlétisme nouvellement installées.
Une pause de près de 10 minutes a été nécessaire, pour pouvoir reprendre le match. Les équipes techniques du stade ont, en effet, dû intervenir pour stopper le début d’incendie déclenché par le jet de fumigène et aussi pour protéger les joueurs sur terrain qui devaient être mis à l’abri des projectiles.
C’est suite à cet épisode, que l’ambiance bon enfant du stade a basculé vers une ambiance hostile destinée à se clôturer par une bagarre générale.
Les autorités sur le champ de bataille
Hier, soit deux jours après le match, les débris de verre jonchaient encore toute la route nationale n°44 sur laquelle étaient stationnés les véhicules des supporteurs. Le wali s’est, quant à lui, rendu au stade pour évaluer l’ampleur des dégâts. Si le constat n’a pas encore été communiqué, le responsable a, d’ores et déjà, lancé une importante campagne de nettoiement sur les lieux. Celle-ci sera suivie de travaux de remise à niveau des espaces détériorés. Sur la page Facebook officielle de la wilaya, le chef de l’Exécutif a appelé les supporteurs à respecter l’acquis que représente le stade du 19 mai 1956 pour la wilaya.
Les services de police, qui ont opéré pour l’heure 16 arrestations, tentent encore d’identifier d’autres supporteurs via les images recueillies par les caméras de surveillance et sur les réseaux sociaux.
Une importante question demeure dans cette affaire. Les fumigènes sont-ils réellement interdits dans les stades? Si tel est le cas, comment autant de supporteurs ont pu introduire un tel nombre de fumigènes lors de cette rencontre?
Par : M. Lilia