La levée du confinement et des restrictions sur certaines activités dans les établissements, tels que restaurants fast-food ou cafés a été très appréciée par ces commerçants qui, il faut le dire, ont souffert pendant près d’une année de ces mesures.
En effet, hier à Annaba, au niveau de ces commerces, on ne voit plus ces bousculades et ces chaines qui se formaient devant ces établissements pour être servi. On s’attable et on passe sa commande comme avant et on retrouve ces gestes d’il y a quelques mois, étant libérés et affranchis de ces restrictions qui s’étaient transformées au fil des mois en véritables réflexes limitant les comportements.
Les commerçants qui avaient appris à la télévision, via le communiqué du gouvernement, l’allégement des mesures de confinement s’y sont très vite adaptés et l’on a vu hier, tôt le matin, une activité inhabituelle au niveau des établissements concernés. En effet, on s’est employé à bien nettoyer les locaux, les équipements, chaises, tables, tabourets, machines à café, casseroles marmites et autres louches et cuillères pour être parés à affronter une journée qui, certainement connaitra un mouvement et une activité inhabituels. Les employés qui avaient été mis au chômage ont été rappelés et certains comptent même en recruter pour faire face à une demande qui, certainement, augmentera les prochains jours car les clients qui auparavant ramenaient leurs paniers avec eux ou rentraient à midi préféreront manger au restaurant ou prendre rafraichissements et boissons chaudes dans les cafés.
Cependant, il faut dire que cet enthousiasme empreint d’euphorie et de joie, qui est perçu un peu partout, peut donner lieu d’ici quelque temps à une situation qui amènerait à un reconfinement encore plus contraignant et plus strict.
En effet, les citoyens rassurés par cette décision prise par les autorités auront tendance à se défaire des protocoles sanitaires et des gestes barrières, ce qui favorisera les contaminations qui connaîtront ainsi une augmentation exponentielle, malgré le lancement de la campagne de vaccination. La preuve est qu’à chaque fois qu’il y a eu déconfinement, le nombre de cas augmente rapidement et de manière sensible atteignant les 1.200 cas comme cela a été le cas aux mois d’août et septembre. Il avait fallu reconfiner avec encore plus de mesures strictes avec un resserrement de la vis à chaque fois jusqu’à ce que la situation redevienne plus ou moins gérable avec un nombre de cas oscillant entre 200 et 250 cas et parfois au-dessous de la barre des 200.
Il faut dire aussi que la situation pourrait s’aggraver encore plus du fait que l’on ne sait pas si le variant anglais, sud-africain, brésilien ou bavarois (Allemagne) est présent en Algérie, car en l’état actuel des choses, on n’est pas en mesure de procéder au séquençage du virus. Dans le cas où il serait présent, ce serait une catastrophe aux conséquences terribles car le variant en question a une capacité de contamination de 70 % supérieure au virus normal et, dans cette perspective, l’on ne pourra pas, avec les moyens dont on dispose, faire face à la situation qui échapperait ainsi à tout contrôle.
Il serait raisonnable, tout en maintenant les décisions prises pour le déconfinement, de faire respecter les consignes ayant trait à la protection individuelle, à savoir le port du masque, l’utilisation du gel hydro-alcoolique et la distanciation sociale, seuls à même de stopper les contaminations et à les maintenir à un niveau acceptable. Si ces mesures ne sont pas strictement respectées, on retournera à la case départ et ce sera comme si l’on n’avait rien fait et les efforts déployés par l’Etat et l’adhésion des populations à ces mesures décidées par les autorités auraient été vaines. Une sorte de coup d’épée dans l’eau qui aura coûté des milliards aux entreprises et aura mis au chômage des milliers de travailleurs.
M. Rahmani