C’est une véritable cacophonie qui règne en haut lieu concernant l’acquisition du vaccin anti-Covid, le début de l’opération de vaccination et la gratuité dudit vaccin semant ainsi la confusion et les doutes parmi les populations. Les citoyens ne savent plus qui croire ou ne pas croire, tant les déclarations des uns et des autres sont contradictoires et donnent lieu à des interrogations quant à leur crédibilité.
En effet, le ministre de la Santé, le Professeur Abderrahmane Benbouzid, est monté au créneau pour démentir, mercredi passé, toutes les déclarations faites auparavant. Catégorique, ce dernier rejettera ce qui avait été rapporté affirmant qu’aucune décision n’avait été prise concernant l’acquisition de ce vaccin, sa gratuité et encore moins la date de début de la campagne de vaccination. Le ministre a été jusqu’à tancer vertement certains pour dire qu’ils ne peuvent parler au nom du comité scientifique de suivi de l’évolution du Coronavirus et qu’ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités et que le comité ne cautionne pas ce type de déclaration.
L’on croyait donc que ce coup de gueule du ministre marquerait la fin de ces déclarations tapageuses et que tout le monde rentrerait dans les rangs et que désormais l’on parlerait d’une voix unie mais voilà que, juste deux jours après,c’est encore le professeur Sanhadji, président de l’agence nationale de le sécurité sanitaire, qui persiste et signe en déclarant ce vendredi sur les ondes de la radio régionale de Sétif que le vaccin sera acquis dans les tout prochains jours, qu’il sera gratuit et ne sera pas obligatoire .
Il affirmera qu’aucun vaccin non autorisé par l’organisation mondiale de la santé ne sera acquis que tout le monde en bénéficiera et que la campagne de vaccination qui s’organisera en lots, débutera le mois prochain.
Dans sa déclaration, le Président de l’agence rapportera qu’une étude scientifique de tous les vaccins est en cours et que l’Algérie dispose de tous les moyens pour acquérir le vaccin, y compris ceux nécessitant un stockage à basse température.
Evoquant la réouverture des frontières, le professeur Sanhadji dira que rien ne peut être décidé avant la vaccination et que la reprise des vols est subordonnée à la mise en place d’un passeport sanitaire qui comporte l’obligation de vaccination pour tous les voyageurs.
Une autre déclaration est venue encore « rajouter une couche » avec cette intervention du ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Lotfi Benbahmed lors d’une conférence de presse tenue le 3 décembre passé. Le commis de l’Etat affirmait que l’Algérie est en mesure de produire le vaccin au niveau de ses laboratoires et peut de ce fait concurrencer les autres pays. Une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe, le ministre est allé jusqu’à affirmer que « le gouvernement algérien possédait plusieurs entreprises et laboratoires spécialisés dans la recherche pour produire le tant attendu vaccin contre le Coronavirus. Et ce, sous forme de seringue pré remplie, soit un contenant rempli du produit injectable, prêt pour l’injection. » (Quotidien arabophone Ennahar).
Plus prudent et, s’agissant de l’acquisition du vaccin anti-Covid auprès de laboratoires étrangers, il affirmera que l’Algérie est encore en phase de négociations avec un certain nombre de pays et d’entreprises étrangères produisant le vaccin, entre autres, la Russie, la Chine et l’Angleterre.
Ces déclarations qui font fi du rappel à l’ordre du ministre de la Santé et sa tentative de recadrer le débat sur la question du vaccin, son acquisition et le début de la campagne de vaccination n’a apparemment pas été entendu, chacun n’en faisant qu’à sa tête. L’autorité de M. Benbouzid au niveau de son département en a pris un coup, le Premier ministre n’a pas encore réagi et les déclarations pleuvent de partout. Es-ce l’absence prolongée du Chef de l’Etat qui donne lieu à cette cacophonie ? Mais comme on dit : « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. »
M.Rahmani