Par : Amar Ait Bara
Habituellement, des fake news sont colportés et souvent se font à travers les réseaux sociaux et les médias pour faire le buzz uniquement. Aujourd’hui, une information vérifiée fait état du décès du « Cheikh el Madina Brahim Bey ». Natif du quartier d’El M’hafer, il fréquentait depuis sa jeune enfance Pont Blanc où il copte de nombreux amis et artistes dont Hacène Bouzebda et cheikh Pakis.
Le cheikh a connu une dure enfance durant la période coloniale. Et le paradoxe a fait qu’Annaba est une ville de malouf, ce qui n’était pas évident pour Cheikh Bey qui a été initié au Chaâbi .Connu par sa gentillesse, à la silhouette effacée, il a animé des fêtes de mariage dans toutes les wilayas du pays. Il était humble et apprécié par tous. Dans les années 2000, il a animé pendant plusieurs jours consécutifs des soirées au niveau du théâtre de verdure du Palais de la culture Mohamed Boudiaf d’Annaba. Ainsi, il interpréta de nombreux morceaux de deux maitres du Chaabi Guerouabi et El Zahi, d’ailleurs il été surnommé « Zahi » à cause de sa voix chaude et mélancolique. Le Cheikh trainait une maladie hépatique depuis des années. Elle a eu finalement le dessus sur l’interprète de « Ya mrid rabi yechfik » ou encore « el madi ».
L’artiste n’était pas aisé matériellement, mais riche dans ses pensées et surtout artistiquement dans un répertoire qu’il a constitué l’espace d’une carrière qui a duré plus de 50 années. Cheikh a rendu l’âme en son domicile, à l’âge de 72 ans. Il a été enterré au cimetière de « Bouhdid, laissant derrière lui un riche répertoire. Rares sont ceux qui savent que Brahim Bey est un cousin du défunt virtuose du malouf Hamdi Benani. Ses frères Salah et Abdelkader, qui étaient également des chouyoukh invétérés du Chaâbi, le pleurent à chaudes larmes. Pour l’anecdote, le cortège funèbre a eu lieu au niveau du quartier du « Gazomètre » où il louait un domicile à l’année. Son ami et fan de toujours, Abdelkader Lefou, le pleure encore et dira : « Il est né pauvre, vécu pauvre et mourut également pauvre ! Adieu Cheikh ! ».