Par : A.Ighil
Hier, en début d’après-midi, la nouvelle de la disparition tragique de l’un des piliers de la chanson chaâbi à Annaba à la suite d’une longue maladie, a suscité de vives réactions du citoyen lambda. Un maitre incontesté de ce genre musical algérien. Le défunt était l’un des pionniers à s’imposer avec sa musique du terroir au-delà des frontières de sa wilaya et même auprès de la communauté algérienne à l’étranger. Il est considéré comme le fils spirituel du regretté Ali Mabrouk et était l’ami des ténors de la chanson algéroise, Didine Karroum, Aziouez Rais et surtout Amar Ezzahi. Brahim Bey était respecté à sa juste valeur, humble qu’il était, il était très sollicité dans les fêtes de mariage avec ses chansonnettes ave sa voix à la fois rauque, grave et timbrée. Ainsi, c’est la disparition d’une valeur sûre de l’art algérien. Pendant plusieurs années, Brahim Bey a enduré des souffrances physiques dues à la maladie. Sa famille et ses fans reprochent aux autorités locales et centrales d’avoir failli à une réelle prise en charge médicale.
Plusieurs fans, des proches et des vieux amis de l’artiste décédé ont fortement réagi sur les réseaux sociaux pour pointer du doigt les responsables locaux et centraux sur sa prise en charge médicale que beaucoup considèrent comme défaillante. Sa famille a longtemps interpellé les responsables de la wilaya d’Annaba, notamment son chef de l’exécutif qui s’est d’ailleurs rendu à son chevet à l’hôpital Dorban. A l’annonce de la disparition du cheikh, hier après-midi, le wali Djamel Eddine Berrimi a exprimé en son nom ainsi qu’au nom de tous les citoyens d’Annaba et des fans du Cheikh ses condoléances à la famille du défunt. L’APW ainsi que la Sûreté de wilaya ont, elles aussi, exprimé via des messages publiés sur leurs pages Facebook respectives, leurs condoléances à la famille de l’artiste.
Depuis des décennies, plusieurs ministres se sont succédés à la tête du département de la Culture pour promettre de protéger les droits spoliés des artistes et de préserver leur dignité longtemps bafouée. Le statut de l’artiste continue d’être instrumentalisé par les responsables de la chose culturelle. L’Algérie demeure à ce jour le seul pays du Maghreb qui n’est pas encore doté d’un statut de l’artiste. Le regretté Brahim Bey est l’un des laissés pour compte du monde de la culture dans notre pays où l’artiste est condamné à vivre dans une situation sociale déplorable pour ne pas dire misérable.