Par : Zaoui Abderaouf
La création d’espaces commerciaux par les pouvoirs publics, l’inondation des marchés par des produits , les appels à la rahma et à la solidarité lancés par les imams des mosquées à l’intention des commerçants, les contrôles inopinés des inspecteurs et contrôleurs de la direction du commerce et des prix et les saisies opérées par les services de sécurité et ceux du commerce semblent n’avoir aucun effet efficace sur la hausse des prix, la spéculation tous azimuts et la vente en catimini de lait en sachet et d’huile pratiquées par certains vendeurs. Bien au contraire. Rien ne semble arrêter leur avidité pour le gain facile, ils défient tout le monde, ils ne craignent personne ; seuls leurs intérêts comptent et ils font fi de tout le reste. Les agents de la DCP ne peuvent rien car leurs sorties sur le terrain sont surveillées de très près par les commerçants et leur présence sur les lieux est relayées de bouche à oreille en un laps de temps record, ce qui permet à ces derniers de baisser rideau aussitôt.
Et rares sont les commerçants qui se font prendre. Une fois les agents partis, les commerçants rouvrent à nouveau. Et le comble, ce sont généralement des citoyens, potentiels clients qui, naïveté ou « rojla » on ne sait trop quoi, signalent la présence des contrôleurs aux commerçants ; alors que normalement ce sont eux qui devraient faire appel à ces derniers pour les protéger contre la voracité de ces derniers, le monde à l’envers. « La liberté des prix empêche les contrôleurs de sévir, c’est une vérité, pourquoi ne pas revenir à l’ancien système de la marge bénéficiaire pour chaque produit et revenir à la mercuriale pour les fruits et légumes, c’est la seule et unique solution pour museler la voracité des commerçants. » a tenu à nous déclarer Aâmi Salah, un ancien contrôleur des prix. Et au rythme où vont les augmentations de tous les produits sans exception, les citoyens seront, dans un avenir très proche, incapables de manger à leur faim, c’est une certitude.
«De mon temps, les commerçants qui baissaient rideau lors de nos passages étaient convoqués à la direction pour justifier les causes de leur fermeture, l’on lui laissait une convocation sous la porte de son local » a tenu à ajouter Aâmi Salah. Et ces gens qui continuent d’acheter certains fruits et légumes à des prix exorbitants ne peuvent-ils donc pas s’en priver un certain temps ? Des oranges, des tomates et beaucoup de fruits et légumes ont été jetés dans les poubelles par des commerçants ces derniers temps. Pourquoi? La réponse appartient aux commerçants. À eux de deviner.