Par : Aimen Saheb
Dans le cadre de la lutte contre la criminalité dans toutes ses formes, notamment en ce qui concerne les affaires ayant trait aux technologies de l’information et de la communication, la Brigade Anti-Cybercriminalité, relevant de la police judiciaire, a dernièrement traité une affaire d’escroquerie d’une société et entrée frauduleuse dans un système de traitement automatisé et modification de ses données, dont la victime était une société privée spécialisée dans le transport rapide de colis. L’opération s’est également soldée par l’arrestation de deux personnes impliquées dans cette même affaire.
La genèse de l’affaire remonte à l’enquête ouverte par la brigade anti-cybercriminalité qui a lancé des investigations techniques assez approfondies, en coordination avec le parquet compétent, près le tribunal de Skikda, se basant sur une plainte déposée par une société privée spécialisée dans le transport de colis et dont les clients ont été victimes d’une opération d’escroquerie réalisée par deux inconnus en réduisant les frais financiers à zéro.
Les investigations techniques de la brigade ont montré que le suspect, M, s’est introduit et est resté illégalement dans l’un des comptes électroniques de l’entreprise en créant de faux comptes Facebook puis en passant des commandes à partir de plusieurs sites de réseaux sociaux (téléphones portables et parfums de luxe) tout en changeant les données qui définissent la valeur financière des colis à zéro avant de les recevoir en ne payant aucune somme d’argent. Notons que la valeur de ces commandes reçues par les suspects dépassait largement les 50 millions de centimes.
Les enquêtes ont également montré que les suspects, après avoir examiné les commandes des clients, ont préparé de faux colis contenant des articles d’une valeur moins estimable et les livrent aux clients avant l’arrivée de leur véritable commande de la part de l’entreprise, tout en obtenant le montant d’argent pour chaque commande.
La brigade et, malgré les méthodes frauduleuses utilisées par les suspects et leur tentative d’effacer toute preuve technique pour les identifier, le professionnalisme des enquêteurs leur a permis de décrypter leurs adresses en utilisant des méthodes d’identification modernes, ce qui a permis le diagnostic et l’arrestation des deux suspects.
Après la constitution d’un dossier pénal, les mis en cause ont été déférés devant le parquet compétent pour les chefs d’inculpation de formation d’une association d’un groupe de malfrats dans le but de préparer des opérations d’escroquerie et nuire à l’intérêt public, le délit d’entrée en trichant dans un système de traitement automatisé et de modification de ses données.