Par : M. Rahmani
A Annaba, aucune mesure visant l’application stricte des protocoles sanitaires, sous peine de sanctions contre les individus récalcitrants, n’a été à ce jour constatée et les populations continuent à agir comme si la pandémie n’existait pas.
En effet, les services de sécurité chargés de faire respecter ces protocoles ne sont toujours pas intervenus et les habitants n’ont pas changé leur comportement, vaquant à leurs occupations comme d’habitude, une situation tout à fait ordinaire alors que les chiffres en rapport avec les contaminations communiqués par le ministère de la Santé ont connu une augmentation exponentielle.
Doutes et suspicions
Dans les rues, les places publiques, les restaurants, les cafés, il y a foule et rares sont les gens qui se protègent et appliquent les consignes avec port du masque, distanciation physique et lavages fréquents des mains.
Les chiffres annoncés quotidiennement par les médias et qui augmentent sans cesse dépassant maintenant la barre des 1000 cas/ jour ne font plus peur comme cela avait été le cas au début de la pandémie. On est même allé jusqu’à douter de ces chiffres pour dire que cela a été gonflé pour faire peur aux gens et ainsi les inciter à se faire vacciner. On entend ces sottises à longueur de journée et on est convaincu qu’il s’agit d’une manipulation surtout que, sur les réseaux sociaux, on fait tout pour dissuader les personnes de se faire vacciner, le vaccin en question contiendrait une puce qui servirait plus tard à contrôler les individus.
Fatalisme et ignorance
Et puis, c’est surtout la négligence, le fatalisme, voire l’ignorance qui ont pris le dessus sur la raison amenant ainsi ces comportements irresponsables et suicidaires.
Une situation que l’on constate tous les jours et particulièrement les week-ends au niveau des plages et des fêtes familiales, à l’occasion de mariages, circoncisions ou célébration de quelque réussite d’un des membres de la famille. Ces regroupements ne respectent aucun protocole ; sur les plages c’est une véritable invasion, on est presque collés les uns aux autres, il n’y a plus d’espace libre, tout est occupé. Ici, il n’y a pas de jauge, on n’en entend même pas parler et, bien sûr, aucun contrôle obligeant les estivants à respecter les protocoles sanitaires pour éviter les contaminations.
Les fêtes familiales s’organisent désormais à domicile, on loue aussi des villas pour y organiser les cérémonies de mariages et bien sûr là aussi, les mesures de protection anti-Covid-19 n’ont pas droit de cité, on s’embrasse, on se congratule oubliant que la Covid-19 est là et bien présente et que les contaminations peuvent exploser.
Dans les transports, c’est la même situation et les mêmes comportements, on ne se soucie guère du fait qu’on peut être contaminé à tout moment et qu’on peut à son tour contaminer les siens qui, eux aussi, seront un vecteur de propagation du virus.
Le « sursaut » de certains
Pourtant, certains, conscients ceux-là, se sont précipités aux centres de vaccination pour demander à avoir leurs doses et ainsi se protéger contre une éventuelle contamination tout en appliquant les protocoles sanitaires conseillés par les services de santé. Ils essayent eux aussi de convaincre les leurs, ainsi que leurs relations, de la nécessité de se faire vacciner au plus vite car la situation peut échapper à tout contrôle du fait de la propagation rapide du virus Delta connu pour sa virulence supérieure et pouvant contaminer des sujets jeunes qui avaient été plus ou moins épargnés jusque-là.
Des associations fantômes
Ce qui est étonnant, c’est qu’à Annaba et, à ce jour, aucune association ne s’est impliquée ou organisé une campagne pour sensibiliser les citoyens et les convaincre de se faire vacciner. Il n’y a pas eu ces réunions ou ces porte-à-porte qu’on avait remarqués lors des dernières législatives. Aucune initiative de ces soi-disants associations qui brillent par leur absence au moment où tous les services de l’Etat sont mobilisés pour lutter contre cette pandémie meurtrière. Des associations fantômes qui ne font leur apparition que lors des cérémonies, des fêtes ou pour demander des subventions.
Mise en place d’un QR code ?
Les autorités font tout leur possible pour endiguer ce mal qui se propage et qui peut amener un effondrement du système de santé. “Les autorités feront appel à tous les moyens pour convaincre les citoyens de la nécessité de se faire vacciner, car le vaccin fait partie du dispositif de prévention, à côté des mesures barrières » a déclaré jeudi passé à la faculté de médecine d’Alger, le Pr Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique en charge du suivi de la pandémie lors du lancement de la campagne vaccinale en milieu étudiant. Il citera la possibilité de la mise en place d’un QR code prouvant que la personne est bien vaccinée et qui sera exigé pour pouvoir accéder aux lieux publics, ce qui obligera les gens à aller se faire vacciner. Mais d’ici là, et si des mesures ne sont pas prises et appliquées, la pandémie pourrait connaître un développement tel qu’il sera très difficile de l’endiguer.