Par : M. Rahmani
Même si Annaba ne fait pas officiellement partie des « wilayas les plus touchés » par cette nouvelle vague de la Covid-19, il y a urgence sanitaire, nous dit un médecin spécialiste établi à Annaba. « La situation est grave et il faut prendre les décisions qui s’imposent, quelles qu’en soient les conséquences. La situation devient insupportable dans tout le pays. Les hôpitaux sont saturés, il y a un manque d’oxygène partout, nos paramédicaux et nos médecins sont épuisés et au bord du burn-out. Il faut mettre fin à cela car il y va du devenir de toute l’Algérie et de sa population. ». Pour ce pneumologue, il faut agir au plus vite avant que cela ne prenne des proportions qu’il sera impossible de gérer, au vu des moyens dont dispose notre système de santé mis à mal par ces contaminations qui ont franchi la barre des 1300 et ça continue. Des chiffres qui font peur et qui menacent vraiment la santé publique avec le variant Delta dont la virulence et le taux de mortalité chez les personnes atteintes sont bien supérieurs. Le spécialiste se pose la question, anticipant sur un nouveau variant qui pourrait apparaitre, le variant baptisé Lambda par les épidémiologistes serait encore plus virulent que les précédents et pourrait décimer des milliers de personnes. La vaccination des populations, le respect des mesures barrières et le confinement sont les moyens les plus sûrs de s’en sortir et d’endiguer cette pandémie qui, aujourd’hui, touche même les plus jeunes.
Pour les citoyens très informés sur la situation réelle que traverse leur ville en ces temps incertains où la Covid-19 fait des ravages, fauchant des vies dans presque tous les quartiers et cités de la ville des Jujubes, il faut faire appliquer la loi dans toute sa rigueur et il n’est pas question d’être permissif car il y va de la santé des citoyens.
Djamel, jeune ingénieur habitant la nouvelle ville « Draâ Errich » nous dit qu’il a vraiment peur lui et sa petite famille. « Je suis vraiment effrayé par ce qui se passe, chaque jour vers 17 heures, je suis devant ma télé pour voir les chiffres des contaminations qui augmentent et rien n’est fait pour arrêter cela. Il faut agir et au plus vite. Il y a péril en la demeure. Il faut que les services de sécurité interviennent pour obliger tout le monde à porter les bavettes et à respecter les distances de sécurité. Je passe et je vois que presque personne ne porte ces masques, on se balade comme on veut, on se serre la main, on s’embrasse et on est collés les uns aux autres. Il faut sévir contre les récalcitrants car ces gens-là représentent un danger pour eux-mêmes et pour les autres. »
Pour Ahmed, la quarantaine, fonctionnaire de son état, il faut revenir au confinement strict « A mon avis avec cette indiscipline qui règne partout, je suis pour un confinement total comme cela avait été le cas au début de la pandémie et cela avait donné de bons résultats ; les chiffres des contaminations avaient baissé jusqu’à se stabiliser entre 100 et 200 et parfois même en dessous de 100 cas/jour. Mais le relâchement qui s’en est suivi a fait que l’on est revenu à la case départ et avec le variant Delta cela a empiré. Je suis aussi d’avis de rendre la vaccination obligatoire ou alors exiger un Pass sanitaire pour accéder à certains endroits ; organismes ou administrations publiques à haute fréquentation. »
Salima, cadre supérieure dans une entreprise publique, voit que le confinement total n’est pas une bonne solution «Moi, je pense que fermer les cafés, les restaurants, les jardins publics, les salles des fêtes nuit à l’économie locale, il faudrait appliquer un système de jauge qui peut réduire le nombre de personnes fréquentant ces établissements tout en faisant respecter les mesures barrières ou alors exiger un Pass sanitaire. De cette façon ces professions continueront à travailler et à faire travailler des gens réduisant quelque peu l’impact de la pandémie sur l’activité. Bien sûr, la vaccination reste le seul moyen à même de s’en sortir et j’appelle tous les citoyens à se faire vacciner au plus vite. »
« Pour moi, il faut fermer les plages, les dizaines de bus déversent des milliers d’estivants au bord de la mer et là personne ne respecte les mesures barrières, c’est la promiscuité partout. On ne trouve pas un mètre carré de libre et avec le variant Delta qui est capable de se propager sur un rayon de 8 mètres, comment voulez-vous qu’on arrive à éradiquer le virus ? Si on ne ferme pas les plages, il va y avoir une véritable explosion des contaminations et la population d’Annaba tout entière sera contaminée et là, ce sera la catastrophe avec des conséquences terribles. ».