Par : A.Ighil
Selon l’agence foncière, la wilaya d’Annaba compte, à travers son territoire, près de 10.000 constructions qui sont en attente de leur mise en conformité, en application de la loi 15/08. Depuis sa promulgation en 2008, elle est toujours en butte à des obstacles au niveau local. Des citoyens qui se disent ballottés depuis plusieurs années entre les différentes administrations et nombre de bureaux d’architecture qui sont directement impliqués dans l’application de cette loi. Alors que les occupants de ces bâtisses sans aucun document légal, sont désemparés devant le rejet de leurs dossiers de régularisation au motif que leurs constructions sont implantées sur des terrains de nature forestière ou agricole. La quasi-totalité des communes de la wilaya d’Annaba est touchés par ce phénomène, ces dernières ont fait preuve d’un laxisme déconcertant en autorisant ce genre de constructions pour ensuite prétendre à la régularisation à la faveur de la loi 15/08. Par ailleurs, au fil des ans et, comble de l’ironie, les pouvoirs publics ont décidé la viabilisation de ces nombreux sites qui ont été raccordés aux divers réseaux. « Comment peut-on lancer des projets de viabilisation sur des sites qui font partie du domaine forestier ou agricole, alors qu’on nous refuse la mise en conformité de nos bâtisses » nous lancera un occupant d’une villa cossue sur les hauteurs de la cité Chabbia, dans la commune d’El Bouni. Il est clair que les constructions illicites ne répondent à aucune norme urbanistique. Plusieurs d’entre elles sont à l’origine de graves agressions sur les divers réseaux, électricité, gaz, AEP alors que les services communaux concernés brillent par leur absence devant ces dépassements. Un dossier donc épineux, dont sa solution n’est pas pour demain, qui vient s’ajouter aux 22.000 bidonvilles que compte la wilaya. C’est un cadeau empoisonné des différentes assemblées communales qui sont succédées à la tête des 12 APC de la wilaya durant des décennies et dont leurs responsables ont fait preuve d’incompétence, doublée de mauvais gestionnaires des affaires courantes des communes.