Par : M. R. & B. N.
C’est un véritable coup de gueule du wali d’Annaba face à cette « overdose » de constructions illicites qui ont foisonné ces dernières années et qui ont connu une accélération ces derniers temps. En effet, ce type de constructions foisonne un peu partout dans les différents quartiers de la ville, malgré les interventions des services concernés et les démolitions ordonnées.
La goutte qui a fait déborder le vase est cette construction illicite, réalisée en un temps record au centre de la cité Oued Forcha, une bâtisse bien en vue, qui a vu le jour l’espace d’un week-end narguant les autorités et les mettant devant le fait accompli. Malheureusement pour le propriétaire qui croyait s’en être sorti, le wali, en visite de travail et d’inspection sur le chantier d’aménagement, a remarqué ladite construction et est entré dans une colère majuscule. Le commis de l’Etat ne comprenait pas comment est-ce que pareille construction ait pu être bâtie au vu et au su de tout le monde sur un terrain appartenant à la commune, alors qu’il y a un chef de secteur urbain avec une armée de fonctionnaires censés veiller sur le respect strict des règles élémentaires de l’urbanisme, à savoir au moins le permis de construire.
Devant cette situation pour le moins insolite, le wali donna instruction au Président de l’APC de suspendre le chef du 4ème secteur urbain, étant le premier responsable de l’institution chargée du contrôle et de la surveillance en matière d’urbanisme.
Le maire de la ville que nous avons contacté nous a fait savoir qu’il va procéder à la suspension dudit responsable, tout en rappelant que ses services font de leur mieux pour contenir cette vague de constructions illicites qui a envahi tous les espaces.
« Nous avons à plusieurs reprises procédé à des démolitions dans tous les secteurs urbains de la ville, de sorte à en finir avec cette vague, nous a expliqué M. Merabti Tahar, président de l’APC de Annaba, mais parfois les réquisitions de la force publique ne sont pas possibles, faute de disponibilité et, dans d’autres cas, ces opérations de démolition se déroulent dans des zones sensibles qui peuvent provoquer des troubles et qui nécessitent donc beaucoup de tact et une forte présence des services de sécurité. »
Toujours est-il que les constructions illicites continuent à être érigées au grand jour, au vu et au su de tous, sans qu’il n’y ait aucune forme d’intervention pour arrêter cette anarchie qui est en passe de devenir la règle. Car il faut dire que cette « absence » des autorités a encouragé ces comportements qui perdurent, sachant qu’il y aura certainement régularisation de ces constructions illicites et ce, dans des délais qui seront fixés et qui seront repoussés à chaque fois. Ces lois sur la régularisation sont à l’origine de ce mal, car avant on bâtissait des baraques faites de planches et de tôles, un habitat précaire qu’on peut facilement démolir, maintenant on construit en dur et on met les autorités devant le fait accompli et on attend la régularisation. Et, dans ce cas à quoi servent les lois sur l’urbanisme, la PUPE et toute l’armada de textes si elles ne sont pas appliquées. L’anarchie est là et elle avance à grands pas.
Le wali dans une course contre la montre
Le chef de l’exécutif a donné l’impression qu’il est dans une course contre la montre pour achever, le plus tôt possible, les travaux de l’aménagement urbain, notamment en ce qui concerne la réhabilitation des voiries à travers le territoire de la commune. C’est du moins ce que laisse penser ses instructions portant sur la nécessité de livrer les projets avant l’ouverture de la prochaine saison estivale. « Travaillez jusqu’à 18h, où bien pendant la nuit. Vous avez jusqu’au 15 mai pour achever les travaux de l’aménagement urbain. Il est hors de question que j’attende jusqu’au mois de septembre
prochain, les citoyens et les automobilistes ont eu ras-le-bol de l’état des voiries », avait déclaré le wali avant d’instruire le maire d’Annaba, M. Tahar Merabti, de tenir une réunion au cours de cette semaine avec les bureaux d’études afin de serrer les délais de la délivrance des projets.
Répondant à une question posée par les représentants de la presse locale, le chef de l’exécutif a indiqué qu’il est très mécontent du taux d’avancement des travaux. « Les citoyens sont en droit de protester contre les autorités locales de la wilaya. C’est une réaction normale venant d’un habitant qui est contraint de traverser les boues, qui vit dans des quartiers où l’éclairage public n’est pas disponible et où les troupeaux des animaux errants circulent librement » déplore le premier responsable de la wilaya.