Par : Adem Allaeddine
La population de Constantine est sous le choc après le crime commis, mardi dernier, à la cité Daksi Abdessalem. Un jeune, âgé de 29 ans, a été froidement assassiné par son voisin. Une affaire de mœurs serait derrière ce crime. Un assassinat ayant vraiment défrayé la chronique locale. Ce crime, le énième, est sur toutes les lèvres. Un sujet de discussion qui s’est imposé. Grands et petits se relatent les faits de ce crime. Un meurtre qui a jeté l’émoi et la consternation au sein des proches et des voisins de la victime. Et la question lancinante que l’on se pose aujourd’hui est : pourquoi ces meurtres ? Tout le monde veut, effectivement, comprendre pourquoi sommes-nous arrivés à ce stade avancé de criminalité ? Pour les spécialistes, les réponses à tous ces questionnements existent. Tous les ingrédients sont réunis, a tenu à préciser Boubakeur Djimli, un sociologue, pour que le crime « se propage » dans la ville. Il suffit de faire un tour d’horizon à travers la ville pour se rendre compte de ce constat, à la fois accablant et effarant. Selon lui, le crime commence généralement par une autre violence, celle du vocabulaire que les gens utilisent chaque jour. Une parole, une seule, est suffisante pour qu’une simple discussion verse carrément dans le crime. Que des mots grossiers dans la « bouche » de nos jeunes. Ce qui révèle clairement la dégringolade de notre échelle de valeurs. Ce sont des signes qui ne trompent pas, dira-t-il. Et ce bouleversement de nos valeurs sociales n’est que le résultat d’une série de démissions à la fois des parents, de l’école et des autres institutions censées éduquer nos enfants. Nos enfants, faut-il le reconnaitre, sont livrés à leur propre sort. Et si l’école n’est plus aujourd’hui un lieu sécurisé, cela ne peut que « réconforter » la position des défenseurs de ladite thèse. La violence a gagné, malheureusement, tous les espaces. Qu’il soit dehors ou même chez lui, le citoyen à Constantine n’est plus en sécurité, de jour comme de nuit ! Les derniers incidents ayant marqué la cité Daksi Abdessalem sont un exemple édifiant sur la recrudescence de la violence au sein de la société. Un sentiment d’insécurité que tout le monde partage. Les barreaudages de nos maisons sont là pour témoigner de cette inquiétude, ou plutôt de cette peur, largement exprimée. La prolifération du phénomène de la drogue, notamment dans les milieux des jeunes, est aussi à l’origine de ces actes de violence et d’incivilité urbaines. Et l’on revient à dire, encore une fois, que la gestion d’une ville, c’est aussi une sécurité d’une population qu’il faudrait garantir. Sans la sécurité, la vie finira par virer au cauchemar, avance un habitant de la cité précitée. Et de réclamer, à ce propos, plus de sécurité et surtout plus de fermeté dans les mesures prises contre les auteurs de ces crimes.