Par : Hamid Daoui
Le mouvement syndical du secteur économique, monopolisé par l’unique organisation officielle, UGTA, est secoué par un vent de changement.
Celui-ci se veut comme une nécessité impérieuse face à une demande syndicale exprimée par le monde ouvrier et non prise en charge dans les appareils en place, en l’absence d’autres syndicats autonomes dans ce secteur de la production des biens et des services.
C’est ainsi que des travailleurs et des syndiqués de certaines entreprises ont saisi l’opportunité du renouvellement des structures syndicales de base pour imposer une démocratisation de la vie syndicale. A commencer par le combat des ouvriers de l’entreprise des granulats (carrière géante) visant à faire dégager un vieux pseudo-syndicaliste, intronisé à la tête de leur section syndicale de base, soutenu par ses pairs intronisés à la tête des syndicats horizontaux de l’union locale (UL) d’El-Khroub et de la wilaya (UW) de Constantine.
Le relais de ce vent de changement a été pris par d’autres ouvriers du secteur pétrochimique. Ainsi, le délégué syndical de Naftal Bounouara qui est également secrétaire de l’UL d’EL-Khroub, intronisé à la tête de la section de l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine est lui aussi dans le collimateur. En revanche et, dans le même esprit de la nécessité de l’organisation des travailleurs, les syndicalistes de l’union régionale des coopératives des céréales et légumes secs des wilayas de l’Est (UR/CCLS-EST) dont le siège de la direction générale se trouve à El-Khroub, mènent leur combat pour la reconnaissance de leur syndicat légal et légitime, affilié à l’UGTA.
Mais la direction de cette EPIC refuse d’agréer leur organe syndical en dépit de nombreuses démarches de conciliations menées par les syndicalistes et l’inspection du travail territorialement compétente de la daïra d’El-Khroub !
Pire, la direction veut leur imposer l’affiliation à l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) !
Ce qui ne correspond nullement, selon eux, à leur corporation ouvrière et encore moins à leurs statuts et catégories socioprofessionnelles et métiers, disent-ils. En effet, l’effectif du personnel estimé à 140 travailleurs est composé principalement de camionneurs de poids lourds de transport des céréales à travers les wilayas de l’Est, d’ouvriers mécaniciens et d’employés dans l’administration et autres services de soutien.
Désormais, l’immixtion de l’employeur dans la vie organique du syndicat des travailleurs n’est pas innocente, selon des syndicalistes, d’autant que l’UR/CCLS-EST accuse un passif de gestion trop lourd depuis sa liquidation et restructuration ces dernières années, ajoutent-ils. C’est la raison pour laquelle la direction refuse l’existence d’un partenaire social de poids relatif à l’UGTA. Nous y reviendrons.