Par : A.Ighil
Depuis près d’un mois, le complexe Sider El Hadjar est dirigé par des intérimaires. En effet, le conseil d’administration a désigné M. Lotfi Manaa, directeur général par intérim en remplacement de Réda Belhadj. Alors que le syndicat d’entreprise est également dirigé par un intérimaire, en la personne de Messaoud Azzedine. Les 6.200 travailleurs du complexe vivent une situation inédite d’un provisoire qui dure. Ils revendiquent l’organisation, au plus vite, des élections du syndicat d’entreprise, mais également du comité de participation. « Tout n’est pas clair » nous dira un sidérurgiste qui ajoutera : « Les candidats compétents dotés d’une grande culture syndicale ne se bousculent pas au portillon, il faudrait tout simplement désigner quelqu’un comme on l’a fait pour la FAF » nous lancera ironiquement notre interlocuteur. L’attribution de la prime de productivité fixée à 9%, a donné lieu à certains mouvements de protestations. Plusieurs décisions annoncées en grande pompe sont restées lettre morte. Ainsi, l’intégration des travailleurs CTA et CDD, une décision populiste pour certains et nécessaires pour d’autres, n’est pas encore à l’ordre du jour, ils ont eu droit à la prolongation de leurs contrats pour une durée d’une année. La situation de l’entreprise est toujours critique et la rationalisation des dépenses est toujours d’actualité par la mise en fin de contrats de plus de 200 retraités, le 31 mars dernier. Les différentes opérations d’exportation, notamment en 2020, où 90.000 tonnes d’une valeur de 26 millions de dollars ou encore les 15.000 tonnes de bobines exportées en 2021, toutes ces opérations n’ont pas été d’un grand secours face à de lourdes charges. Le complexe a un réel problème d’approvisionnement en matières premières. Les difficultés financières ne lui permettent pas d’importer le coke en quantités suffisantes. Pour le fer, on attend l’entrée en production des mines de Boukhadra et Ouenza. Un complexe sidérurgique menacé de faillite mais qui ne devra son salut, selon certains observateurs, qu’en libérant les fonds de Sider El Hadjar, lui permettant de lancer un plan de développement devenu inéluctable, en plan d’un véritable sauvetage.