C’est en effectuant des opérations de maintenance et de réparation que d’autres défaillances ont été constatées au niveau du méga-compresseur au moment du redémarrage. Selon un technicien de la plateforme pétrochimique, des fuites de gaz ont été aussi constatées, ce qui a poussé les responsables à décider l’arrêt immédiat pour éviter tout risque, d’autant que ce complexe a connu de grands dégâts lors du sinistre de 2004 nécessitant une réhabilitation totale effectuée par la firme américaine KBR.
À signaler que le complexe gazier fait souvent l’objet d’arrêts pour des pannes diverses qui perturbent la production et donc l’approvisionnement, notamment l’exportation. Le redémarrage du complexe GNL (gaz naturel liquéfié) est prévu dans une semaine, le temps d’effectuer les réparations nécessaires qui seront assurées par les techniciens sur place qui sont habitués à ce genre de panne, nous explique un cadre de la plateforme pétrochimique de Skikda.
Ce complexe de raffinage rencontre de gros problèmes de maintenance, suivant ces échos. Une situation qui soulève la question de cohérence de la politique de Sonatrach.
L’Algérie aura ainsi injecté des sommes énormes pour rénover les raffineries de Skikda, d’Alger et d’Arzew, pour des résultats peu probants. La première connaît de fréquentes pannes, la seconde a vu son opération de réhabilitation perdurer alors qu’il aurait fallu construire une nouvelle raffinerie au centre du pays qui aurait coûté beaucoup moins d’argent sur la durée et qui serait à l’heure actuelle opérationnelle. Cette situation aurait conduit en principe à un audit sur ces opérations de réhabilitation. Conséquence de ces errements de gestion, l’Algérie continue à importer pour 2 milliards de dollars de carburants. Pourtant les promoteurs de ces réhabilitations avaient promis qu’à partir de 2015, l’Algérie n’importerait plus d’essence. Sonatrach a dû également réduire « la voilure » de son programme d’augmentation de ses capacités de production de carburants.
On assiste, en résumé, à des risques de désagréments pour les automobilistes si ces problèmes de maintenance ne sont pas réglés. Une facture d’importation importante, un rythme de consommation élevé, une prédominance des carburants polluants, autant de signaux qui invitent à une remise en ordre du marché de l’essence en Algérie.
A. Boukeloua