Par : M.C
Les mesures d’apaisement prononcées par le président Tebboune lors de son allocution télévisée, avant-hier, concernant notamment la libération ‘’brouillonne’’ des détenus du Hirak ont été applaudies malgré l’opacité juridique qui entoure cette décision. Le président qui ne semblait pas lire un texte écrit et cohérent, balbutiait des chiffres imprécis qui ont toutefois donné beaucoup d’espoirs aux familles des dits détenus. Il est en effet passé de 30 détenus à 55 ou 60, entre ceux définitivement condamnés et d’autres dont les affaires étaient en cours d’instruction.
Passons ! Mais la machine communicationnelle de la présidence a encore une fois montré ses limites professionnelles. Près de 24 heures après le discours présidentiel, aucune liste des détenus libérables n’a été rendue publique. Si, pour sa part, le président Tebboune a fait ‘’sa’’ part de travail en annonçant une décision éminemment politique, ce ne fut pas le cas de son ministre de la Justice à qui revenait la mission d’appliquer le décret présidentiel portant grâce des détenus. Pourquoi la liste n’a pas été affichée ou publiée par voie de presse, ce qui aurait évité des déplacements inutiles et des rassemblements devant les différents établissements pénitentiaires ?
Des rassemblements dont nul n’ignore l’inopportunité car pouvant à n’importe quel instant dévier pour se transformer en émeutes. Ce flop en communication, que ne se permettrait pas un débutant en la matière, est-il à inscrire dans la case ‘’résistance’’ de certaines parties embusquéesdans les rouages de l’Etat, afin de maintenir un climat social et politique délétères ? Pour maladroite qu’elle fut, l’annonce de la libération des détenus sans l’habillage juridique adéquat, révèle on ne peut mieux, le cafouillage, voire le chevauchement entre différentes entités chargées de la communication. En somme, rien de mieux pour décrédibiliser la parole officielle qui en devient presque ‘’intraçable’’.