A quelques jours de l’Aïd El-Fitr, la ville d’Annaba, le chef-lieu de wilaya, vit au rythme d’une forte animation, notamment au niveau des quartiers commerçants. En effet, les rues, ruelles et autres lieux incontournables de la ville grouillent d’une impressionnante foule constituée de gens venus des quatre coins de la wilaya et des wilayas avoisinantes, pour les investir dans une grande effervescence transformant, pour l’occasion, l’espace en un immense marché où malheureusement toutes les normes sont bafouées.
En effet, des étals de toutes sortes, de produits et autres articles (confiseries, sucreries, jouets, vêtements etc…) sont exposés à ciel ouvert, loin de toute mesure d’hygiène. Les revendeurs, des informels dans leur majorité, usent de tous les stratagèmes pour séduire les badauds qui s’attardent à leurs niveaux. En fins connaisseurs, ils combinent leurs chants aux jeux de lumière colorée attirant la curiosité des flâneurs qui finissent souvent par se regrouper par masse devant l’étal sans se soucier de la congestion qu’ils créent.
Les curieux, affaiblis par le jeûne, s’attardent et s’agglutinent devant les étals, créant une anarchie inimaginable, nourrie parfois par des hurlements indescriptibles.
Au grand matin, ils sont attirés par les variétés de tout ce qui est vestimentaires pour s’offrir un pull ou une jacket ou une basket à prix raisonnable. «Avec la dégradation du pouvoir d’achat, nous nous rabattons sur les étals de ces revendeurs informels dans l’espoir de dénicher quelque chose pour nos enfants à un prix abordable», a expliqué une dame en tentant de négocier auprès d’un commerçant le prix d’un pull.
À quelques heures de la rupture du jeûne, les regards se braquent sur les expositions de confiseries et autres gâteaux traditionnels où les jeûneurs en quête d’énergie sont séduits par les senteurs des différentes variétés proposées.
Toute cette dynamique d’une foule bruyante de personnes dans le périmètre de ces commerces, qui fuient au contrôle des agents de contrôle de la direction du Commerce, asphyxient la ville sans être inquiétés. En effet, avec cette situation créée par la prolifération de ces commerces temporaires, ambulants et illégaux, Annaba-centre est devenu, par voie de conséquence, on ne peut plus saturée. Le squat des trottoirs et même des chaussées dans certains quartiers a sérieusement impacté la circulation, les bouchons et autres embouteillages devenant alors légion. Pis encore, même le fait de stationner est devenu la croix et la bannière pour les automobilistes. Ce qui n’est pas pour déplaire aux gardiens de parking, que le langage populaire appelle «les parkingueurs», tant le nombre de ces derniers s’est multiplié en cette période ramadhanesque. À vrai dire, l’informel s’est imposé au grand dam de nos décideurs, et ces derniers doivent tout faire pour y remédier.
Par : A.Ighil