Après une semaine de projections et de festivités dans la Coquette Annaba, la 4ème édition du Festival du Film Méditerranéen a clôturé ses portes, mardi soir, lors d’une soirée grandiose au Théâtre régional Azzedine Medjoubi. Après une compétition acharnée entre plusieurs films de différentes catégories et les délibérations des jurys, l’attendue cérémonie de remise des prix, incluant la précieuse Gazelle d’Or, a finalement eu lieu après le succès retentissant du festival.
Selon le bilan communiqué par Mohamed Allal, commissaire du festival, 15.000 entrées gratuites ont été enregistrées, avec la participation de 140 invités venant de 23 pays, accompagnés par 100 journalistes et 200 photographes et cameramen. Ainsi, ce retour en force n’est pas passé inaperçu, puisque les autorités et investisseurs envisagent déjà des projets de multiplexes à Annaba.
Parmi les 14 films en lice, “Matria” s’est distingué en remportant deux prestigieux prix, dont la Gazelle d’Or du meilleur long-métrage du réalisateur Alvaro Gago. Ce film poignant raconte l’histoire d’une femme, la quarantaine, évoluant dans un contexte difficile sur la côte galicienne, jonglant avec différents emplois pour assurer un meilleur avenir à sa fille Estrella. L’actrice espagnole Maria Vazquez a, également, été récompensée pour sa brillante interprétation féminine dans “Matria”.
Une des moments les plus émouvants de la soirée fut lorsque l’acteur palestinien Saleh Bakri a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle remarquable dans “The Teacher”, un film qui explore les défis d’un instituteur palestinien engagé dans la résistance politique, tout en naviguant dans une nouvelle relation amoureuse. En outre, le court-métrage palestinien “Sokrania 59” du réalisateur Abdallah Al Khatib a été honoré de la Gazelle d’Or du meilleur court-métrage.
Le Festival a également accordé des distinctions aux réalisateurs talentueux, avec notamment le Prix du Jury du long-métrage attribué à “Frantz Fanon” d’Abdenour Zahzah et le Prix du Jury du court-métrage décerné à “Une nuit d’émeutes” d’Andrea Sheittanis. Le meilleur scénario a été attribué au film turc “Rosinante” de Baran Gunduzalp, tandis que la Gazelle d’Or du meilleur film documentaire a été décernée à “Sarura” de Nicola Zambelli.
Un moment fort de la soirée a été la remise du Prix du Public, décerné par les étudiants de l’École Supérieure des Sciences de Gestion, au court-métrage “Tayara Safra” de la réalisatrice Hadjer Sebata, témoignant ainsi de l’engagement et de l’intérêt du public annabi pour le cinéma.
Par ailleurs, il est à noter que la soirée de clôture a débuté avec le traditionnel tapis rouge, où de nombreuses stars revêtues de leurs plus somptueuses tenues de soirée ainsi que des habits traditionnels algériens ont défilé avec éclat. L’orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger a ouvert la soirée avec une interprétation magistrale, incluant l’hymne national, plongeant ainsi l’assistance dans une atmosphère empreinte de solennité et de grandeur.
Par la suite, le chanteur et compositeur annabi, Kamel Benani, a enchanté l’audience avec ses interprétations vibrantes de chansons algériennes et de malouf, suscitant une réaction enthousiaste de la part des spectateurs présents.
La soirée a été, aussi, marquée par la présence éminente de cinéastes algériens et arabes, ainsi que d’autres venus des pays méditerranéens. Le chef de l’Exécutif de la wilaya, et d’autres responsables, ont également honoré l’événement de leur présence. La cérémonie, animée avec brio, a rendu un émouvant hommage aux talentueux artistes algériens et arabes qui ont marqué de leur empreinte la scène cinématographique au fil des années, parmi lesquels figuraient le cinéaste algérien Merzak Allouache, les actrices algériennes Fatiha Soltane et Aida Kechoud, l’acteur tunisien Fethi el Hedaoui, ainsi que Sherine et Mustapha Chaabane d’Égypte.
Ce festival, couronné de succès, a mis en lumière l’importance de la réhabilitation des salles de cinéma à Annaba et a consolidé sa place en tant que rendez-vous incontournable pour les amateurs de cinéma méditerranéen et les passionnés du septième art.
Par : Ikram Saker