La situation des cimetières de Constantine laisse vraiment à désirer. Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. Du cimetière central à El Guemas, à celui de Zouaghi Slimane, l’accès entre les tombes est vraiment difficile. L’enterrement d’un mort est synonyme d’un véritable casse-tête chinois pour les familles des défunts.
Trois dossiers ont été élaborés, selon des sources crédibles, pour un éventuel entretien de ces espaces par les Services municipaux, mais en vain. Même dans leurs tombes, nos morts n’ont vraisemblablement pas le droit de reposer en paix. Une formule qui semble être, aujourd’hui, délaissée pour laisser place à une désolation qui ne dit pas son nom.
«Le calvaire continue, en quelque sorte, et nul n’est épargné, pas même nos morts», a tenu à ironiser une citoyen. Au problème de l’exigüité de cet espace que nous allons tous partager un jour, s’ajoute l’anarchie de sa gestion. Creuser une tombe obéit à des règles auxquelles il faudrait se soumettre.
En visitant nos cimetières, une impression se dégage : ces espaces de paix éternelle ne sont guère gérés. Au regard du nombre croissant des morts, enregistrés toutes ces dernières années, la situation s’est sensiblement dégradée. Cependant, cela n’est nullement une raison suffisante pour justifier ce laisser-aller caractérisant ces espaces sacrés. En laissant les choses telles quelles sont, une autre impression se dégage : on ne respecte plus nos morts. Et c’est vraiment dégoutant et indigne à la fois.
Ce constat accablant a été dénoncé par des étrangers qui ont eu l’occasion de visiter le cimetière central. Il s’agit, en effet, d’un manque de respect flagrant vis-à-vis de nos morts. «Dans cette ville, on ne respecte, en fin de compte, ni les vivants ni les morts», lance avec une pointe de désolation et d’amertume, un retraité, un ex-enseignant de français en l’occurrence, rencontré, il y a trois jours, près du cimetière de Zouaghi Slimane, en marge de l’enterrement d’un ami.
Par : A.A