«Il est plus facile de rejoindre Alger que de se rendre à Annaba» : c’est le cri du cœur d’un citoyen de cette commune qui, à l’image de bien d’autres personnes pareillement non véhiculées, fait le constat d’une grande vérité. En effet, depuis le début de la saison estivale écoulée, un bus relevant du secteur privé démarre chaque soir, à 20 heures, de Chétaïbi en direction de la capitale. Il «ramasse» sur son passage les voyageurs de toutes les localités implantées sur sa ligne. De même, pour le retour, il quitte Alger à 20 heures pour arriver au point de départ aux environs de 3 heures du matin. Un service inestimable pour tous ceux qui, pour une raison ou une autre, doivent être à Alger le matin, s’épargnant un déplacement à la gare routière d’Annaba et parfois une longue attente avant le démarrage.
Un « seul » bus pour aller à Annaba
Par contre, pour se rendre à la wilaya suscitée, il faut toute une gymnastique, coûteuse de surcroît. Ce calvaire a débuté avec les restrictions imposées lors de la maladie de la Covid19, amenant la direction du Transport à imposer aux chauffeurs de limiter le nombre de voyageurs pour éviter la proximité, source de contagions. Comme cette épidémie s’est installée dans l’espace et dans la durée, les détenteurs de bus se sont mis, un à un, à vendre ce si utile moyen de déplacement pour des gens habitant dans une commune isolée à 60 kilomètres de la wilaya. Aujourd’hui, un seul bus continue de faire la ligne Chétaïbi-Annaba, ce qui est très insuffisant pour la population, d’autant plus qu’il n’exécute qu’un seul aller tôt le matin pour revenir en début d’après-midi. Ceux qui souffrent le plus de cette restriction, ce sont les étudiants et les travailleurs hors de la ville balnéaire.
Les taxis ne sont pas mieux « lotis »
Les taximen ne pouvaient pas être épargnés par cette mesure qui les a pareillement pénalisés, mais dans des proportions moindres. Un voyageur de moins n’est pas une sanction financière dure à supporter. Eux n’ont pas songé à vendre leurs biens. Mais, leur nombre limité ne répond guère à la demande croissante de la population, démographie oblige. Par ailleurs, et ce n’est pas un mal supportable, les augmentations des prix, qui ont touché tous les secteurs, sont venues donner au calvaire de nouvelles dimensions. A signaler que ces chauffeurs de taxi se limitent à la ligne Chétaïbi-Berrahal. Chaque matin, pas moins d’une trentaine de personnes attendent désespérément au niveau de l’arrêt leur tour pour monter dans le premier taxi qui se pointe. Pour se rendre à Annaba (car c’est là que se font les principaux achats en raison des disponibilités et des prix abordables, que s’offre le choix des médecins, notamment les spécialistes, et que s’imposent les démarches administratives), il faut, presque toujours, faire la queue pour s’assurer une place dans un taxi Berrahal-Annaba. Deux fraudeurs seulement font le départ de Chétaïbi pour vous déposer directement s du côté du marché d’El Hattab au prix de 250 dinars, et il faut débourser autant pour revenir au bercail. Pour un couple, à raison de 500 dinars (aller-retour), il faut débourser le double, soit 1000 dinars, ce qui n’est pas à la portée de la plupart des gens vivant à Chétaïbi, sans travail ou bénéficiant de revenus assez faibles. Le fait que les circonstances évoquées n’aient apparemment pas de solution à l’horizon, assure à la crise de beaux jours devant elle. Les habitants sont condamnés, malgré eux, à subir le problème de l’enclavement.
Par : Kh. Ameur