Par : Hamid Daoui
Elles étaient fières de leurs métiers d’artisanat et de leurs produits et articles biens faits de leurs propres mains de fée, les femmes ayant participé à l’exposition organisée, hier, au centre culturel M’hamed Yazid à El-Khroub, à la veille de la célébration de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes à la citoyenneté pleine et entière.
Des produits et articles de l’artisanat traditionnel et classique depuis la fabrication des gâteaux-maison de type dit « constantinois » ont été remis à jour par leurs multiples et intelligentes innovations introduites. De nouveaux produits bio de haute qualité ont été mis au jour à l’intention des personnes atteintes de maladies chroniques, à l’exemple des produits variés et diététiques de la fromagerie.
La nouveauté se trouve aussi dans l’esthétique et la beauté depuis des savons de lavage jusqu’aux traitements de beauté de la peau et des ongles pour les femmes qui aspirent à se faire toujours plus belle pour égayer non seulement leurs foyers mais aussi la vie en société. Comme disait le poète « La femme est l’avenir de l’homme », parce que c’est elle qui « donne la vie » et il lui appartient de l’entretenir pour qu’elle devienne plus belle à vivre, ensemble !
A cet effet, l’illustration en est faite sur son investissement en politique lorsque la présence féminine massive dans le hirak populaire rendra ce dernier plus pacifique et plus beau quantitativement et qualitativement. Mais aussi plus pensant dans le rapport de forces dans le changement radical en vue d’atteindre les objectifs d’un Etat républicain, démocratique, de droit, de justice sociale et de l’égalité citoyenne.
Cependant, il est à relever le courage de femmes de cette exposition artisanale qui ont affronté laborieusement tous les obstacles, entraves de la bureaucratie rentière et de l’archaïsme ambiant dans la société pour réaliser leurs projets respectifs. De surcroît, en se hissant sur le podium pour certaines d’entre-elles ayant bénéficié avec bravoure de médailles et de prix dans diverses occasions locales, régionales et nationales.
C’est ainsi que des exposantes continuent leurs luttes pour avoir, pour certaines, un micro-crédit Angem aux conditions difficilement réalisables financièrement, en locaux de travail, en assurances sociales et bien d’autres problèmes dépassant leurs propres moyens et ceux de leurs conjoints. Et ceci, dans la crise économique qui sévit depuis des années avec son lot de chômage endémique, d’érosion du pouvoir d’achat et de pauvreté qui avance peu à peu dans les rangs de plusieurs catégories sociales.
Dans le même sens, certaines exposantes, venues de la cité El-Bir à Constantine, exercent leurs activités dans l’informel, dans l’exiguïté de leurs petits appartements pendant que d’autres sont contraintes d’attendre l’octroi d’un local et les branchements triphasés en électricité, indispensable au fonctionnement de leur fromagerie bio…etc.
Dorénavant, les pouvoirs publics ne peuvent plus tergiverser comme avant en instrumentalisant la journée internationale des luttes des femmes comme une simple activité folklorique, populiste et électoraliste dans l’agenda envisagé du recyclage du système. La conscience populaire éveillée par le combat politique des femmes dans le hirak révolutionnaire a bousculé les tabous et clivages relatifs au genre pour imposer l’égalité à part entière de leurs droits légitimes. Le combat continue.