Par : Amar Ait Bara
Une grande foule a assisté dans la soirée de samedi dernier au grand gala donné par les troupes folkloriques «Aïssaouas » de la ville d’Annaba. Ces dernières ont interprété durant près de 5 heures, de nombreux chants religieux et lyriques, « Madihs Dini », puisés du terroir. Ainsi cette fête religieuse a été organisée à l’occasion de « Leilet El Kadr ». Ni la menace de la covid-19, ni la situation sociale déplorable n’ont empêché les Annabis de se déplacer en grand nombre sur le cours de la révolution pour assister à la célébration de cet évènement religieux si cher aux musulmans. Les présents, surtout des familles, ont assisté à cette fête religieuse qui était habituellement célébrée en grande pompe par les Annabis durant cette même période .Ces dernières s’en sont donnés à cœur joie lors de cette fête en dansant et poussant des youyous, synonymes de gaieté. Cette veillée religieuse a été organisée par l’Office communal des sports et de la culture de l’APC Annaba. Celle-ci était annuellement tenue au même endroit et à la même date, c’est-à-dire la veille du 27 ème journée du ramadhan «Leilet El Kadr », qui correspond au dernier jour des « Tarawihs », les prières surérogatoires par les fidèles. Les troupes des « Aïssaouas » ont interprété de nombreux chants religieux comme :« Baba Benmansour » et « Ras El Hamra ». Dans la soirée de ce samedi, l’ambiance était intense et au rendez-vous, les citadins déambulaient durant toute la nuit sur le cours de la révolution, et la fête religieuse organisée a attiré beaucoup plus de monde, venu de tous les quartiers de la ville. Les troupes folkloriques des « Aïssaouas « ont exécutées des « noubas » religieuses, composées par les anciens « chouyoukh », précurseurs de la culture lyrique. Ces mêmes défunts interprètes compositeurs et musiciens sont souvent connus pour leur prédilection pour les chants du terroir, à l’image de H’sen Khemmar qui est né en1889 à Annaba, et décédé en 1959 à l’âge de 70 ans. Le défunt qui est enterré au cimetière de Zeghouane a lui-même composé, à l’âge de 15 ans, plusieurs « Madihs Dinis » dont « Baba Benmansour » et « Ras El Hamra » en apologie aux pieux de la ville. Le défunt cheikh, à l’époque du colonialisme, a évité aux Algériens l’acculturation indirecte par l’influence européenne.