Par : A.Ighil
L’Aïd El Fitr marque la fin de la rupture du jeûne, il est synonyme de convivialité et de joie. Cette joie ne fait pas oublier aux familles la visite de leurs morts. Ces visites sont un rituel ancestral. Malheureusement, les proches et amis des défunts sont souvent désagréablement surpris par l’état déplorable de nos cimetières, notamment celui de Bouguentas. Il nous a été donné de constater de visu le piteux état de cet espace qui se dégrade de jour en jour. Ce qui a fait réagir une vieille femme en disant : « On ne respecte ni les vivants, ni encore moins les morts qui est un devoir universel ». Faute d’entretien, plusieurs tombes sont recouvertes d’herbes sauvages, d’autres sont profanées ou en partie dégradées. Dépôt d’ordures, sachets et bouteilles en plastique qui trainent un peu partout, des canettes de bière et autres objets de toutes sortes, donnent à ce site une image indigne de ses autorités locales. Selon nos informations, cette nécropole n’a pas fait l’objet d’une vaste opération de nettoyage depuis plus d’une année par l’EPIC Annaba Propre, une entité pourtant chargée du ramassage des ordures de la ville. Une opération qui s’est limitée à des opérations de chaulage et de désherbage, puis plus rien. On ne cessera pas de dénoncer l’actuelle situation de nos cimetières. Ils sont abandonnés à leur triste sort. c’est le cas des six nécropoles que compte la ville d’Annaba, quatre musulmanes, une chrétienne et une autre juive et montre à quel point la municipalité manque d’attention et de respect à nos morts. Le cimetière de Zaghouane n’est pas mieux loti ; il est arrivé à saturation et l’APC n’accorde plus de permis d’inhumer. Un cimetière qui ne semble plus un lieu de repos pour les morts et conteste la citation d’Albert Camus « Le cimetière de Bône vous donne envie de mourir ». Alors que Sidi Harb et Bouhdid sont logés à la même enseigne et ils font pitié à voir, avec la même image désolante et, en prime, des constructions illicites abritant des centaines de familles en attente de l’attribution d’un logement social. D’après les assemblées populaires communales précédentes, l’entretien des cimetières coûte cher et le fonds commun des collectivités était appelé chaque fois à contribution. Alors que la commune d’Annaba, vu son importance, a besoin d’un nouveau site qui abriterait un nouveau cimetière avec un respect strict des normes qui mettrait fin à l’anarchie qui a longtemps caractérisé nos cimetières.