Par : Aek Djerbah
‘’Ce n’est pas de ma faute si y’en a qui ont faim, mais ça le deviendrait si on y changeait rien’’ avait dit Coluche. En effet, si dans les grandes villes, certains propriétaires de boulangeries ont mis la clé sous le paillasson, étant dans l’impossibilité de supporter les charges, d’autres, par contre, trouvent dans cette activité un créneau lucratif, notamment dans les petites agglomérations, en l’absence d’opérations de contrôle. Ces derniers ne se sentent nullement inquiétés tant les services de répression des fraudes, hibernent en ce mois sacré.
Des boulangers sans scrupule, avides d’argent, activant dans la wilaya, continuent de plumer le citoyen, en lui proposant des variétés de pain et de brioches à des prix variant entre 10 à 100 DA. Des produits qui différent en vérité dans la forme et ne le sont jamais dans le fond, estime un chef de famille rencontré sur les abords. A la question « pourquoi ce prix fort pour une brioche aussi banale qu’une baguette, soit disant du pain amélioré ? » Les boulangers sans exception se cachent derrière un seul subterfuge, c’est ce qu’on appelle selon leurs allégations ‘’ pain amélioré’’. Pourtant, les tarifs restent inchangés depuis plus de 21 ans, (7.50 DA la baguette). La direction du commerce est plus que jamais interpellée pour mettre un terme à de tels agissements qui affectent le pouvoir d’achat des citoyens. Pourtant, il suffit de dépêcher des équipes d’inspection et de contrôle et procédé à l’établissement de PV à l’encontre des boulangeries réfractaires présentant diverses infractions relatives à l’hygiène, défaut de facturation, tricherie sur le poids de la baguette et absence d’affichage des tarifs, pour contraindre ces pseudos boulangers à revenir à de bon sentiments. Nous avons constaté à travers presque toutes les agglomérations de la wilaya que la baguette, appelée dans le jargon populaire ficèle dont le poids ne saurait dépasser les 100 grammes est écoulée à 10 DA, idem pour la brioche qui ne grossit, ni rassasie de la faim vendue à 50 DA. Dans les pays occidentaux, on choisit le métier par vocation et non pas pour s’enrichir, à titre d’exemple, en France pour le prix de la baguette, la marge bénéficiaire ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, les 50 centimes. Si c’est le cas pour gagner le bout de pitance, que fait le citoyen lambda face à la cherté et aux autres péripéties de la vie, en ce mois de pitié et de pardon, pourtant les mosquées ne désemplissent pas. Voltaire n’a pas tort ‘’J’ai toujours remarqué que les grands chagrins étaient le fruit de notre cupidité effrénée.’’