Tôt, hier matin, la très attendue liste, considérée comme provisoire, d’attribution du quota des 900 logements publics locatifs, communément appelés logements sociaux, a été affichée à travers les différents quartiers de la commune d’Annaba.
Cette opération a mis fin à une attente angoissée, mais a provoqué la colère et la frustration d’un grand nombre de demandeurs dont les noms sont recalés des états. Aux premières heures de la journée, un attroupement s’est organisé devant le siège de la daïra, quadrillé pour la circonstance par un important service de sécurité.
Nous avons constaté sur place, des femmes en pleurs, veuves pour certaines, divorcées pour d’autres, qui ont exprimé leur désarroi devant une policière qui tentait de les consoler. Dans une ambiance électrique, l’affichage des listes était sur toutes les lèvres, ce qui fera dire à un homme d’un ton dépité «J’ai 65 ans et j’habite toujours chez ma mère âgée de 86 ans et mon dossier de logement date de 1998».
Alors que d’autres déçus, pour se consoler, ont assiégé par centaines, voire par milliers et durant toute la journée d’hier, la salle omnisports Brahimi Saïd,
placée sous haute surveillance policière par crainte de débordements. Cela afin de déposer leurs recours.
Il faudrait rappeler que le délai de recours est fixé à huit (08) jours à compter de la date d’affichage des listes provisoires. La commission de recours devrait statuer dans un délai n’excédant pas trente (30) jours. Il faudrait signaler qu’aux abords de la salle omnisports, qui ne désemplit pas, les langues se sont déliées et la colère était à son paroxysme.
Cette septuagénaire a ainsi témoigné : «Pourquoi cette «hogra». J’ai 78 ans et je réclame seulement un toit pour terminer ce qui me reste à vivre.» Et cet autre homme, la quarantaine, vivant avec sa petite famille, depuis 37 ans, dans des conditions précaires, dans une cave, a affiché son exaspération. Les témoignages fusent de toutes parts.
Un autre parmi les protestataires, père de trois enfants, évoque les conditions d’acquisition du logement social. «J’ai déposé mon dossier de demande de logement social en l’an 2000 où je percevais un salaire mensuel de 8.000 DA. En 2016, mon dossier a été rejeté car mon revenu a atteint les 30.000 DA qui dépasse de 6.000 DA du seuil du revenu mensuel par ménage qui est fixé à 24.000DA.»
Ainsi, la déception était grande, hier, après l’affichage de la liste parmi la grande majorité de la population d’Annaba dont nombreux tiennent à déposer les recours et espèrent que leurs dossiers soient réévalués.
Par : A.Ighil