Après les campings de plage durant la saison estivale, cap sur la montagne ! L’Association «Golden Eagles» d’El Milia s’est, depuis le début de l’automne, lancée dans des expéditions en montagne pour explorer les sites touristiques dont regorgent les différentes régions de la wilaya de Jijel.
Vendredi dernier, ses membres et ses adhérents se sont déplacés dans une énième randonnée. Cette fois-ci, sur les hauteurs montagneuses de Beni Mimoune, une localité relevant de la commune d’Ouled Yahia, à 60 kilomètres au Sud-Est du chef-lieu de la wilaya de Jijel.
Bien outillés pour les besoins d’une telle virée touristique en montagne, les adeptes de ces randonnées n’ont pas manqué de s’armer, comme à leur accoutumée, de leurs bagages (sacs à dos, cannes, et bien évidemment, chaussures de sport). Ils se sont rassemblés à 10h30 devant la place de la Poste à El Milia avant de monter à bord d’un bus loué pour ce déplacement. Moins d’une heure après, ils sont déjà à Beni Mimoune. Sans trop tarder, ils sont arrivés sur place pour les accompagner à leur destination finale sur les hauteurs de cette localité. Le rendez-vous a été pris devant une mosquée pour la prière du vendredi. Juste après, le bus reprend sa route.
«Bouchitane», l’autre nom de la zénitude
Un premier groupe est, toutefois, arrivé sur les lieux pour préparer le site où les randonneurs ont pris rendez-vous. Le site a été choisi par un guide, un habitant de la région, qui a conseillé au groupe de mettre le cap sur cette zone boisée, dont le couvert végétal est dominé par le chêne-zen, au lieudit «Bouchitane».
Le calme et la tranquillité font de lui un endroit fascinant. La température y est nettement plus basse et quelques rares bergers font leur apparition pour faire paître leur bétail. Pour atteindre ce secteur surplombant déjà plusieurs communes limitrophes d’Ouled Yahia, à savoir Bouraoui Belhadef, Ouled Rabah et Sidi Marouf, certains ont parcouru quelques kilomètres à pied une route à relief accidenté. Moins rodés à un tel parcours, d’autres sont montés à bord de voitures pour y arriver.
Au-delà de l’attrait et du charme des lieux, le manque de pluie a laissé des séquelles dans la région. Si, habituellement, en pareille période de l’année, la neige recouvrait les hauteurs montagneuses. En cette journée, les habitants attendaient avec impatience les chutes de pluie annoncées la veille par la météo.
Les eaux ne ruissellent plus dans les cours d’eau à sec et la verdure manque cruellement aux espaces de pâturage. Qu’à cela ne tienne ! Puisque les randonneurs, déplorant une telle situation de manque de pluie, ne doivent pas se détourner de leur objectif : l’exploration des lieux. Avant de se rassembler au lieu indiqué, certains usent de sifflements pour manifester leur présence dans les parages. «Nous sommes là», voulaient-ils annoncer à ceux qui sont arrivés les premiers. Sur les lieux de rassemblement, le barbecue est déjà en feu. Des brochettes en viande rouge et blanche, au merguez et des escalopes suffisent pour satisfaire tous les goûts. De son sac, chacun retire ce qu’il a ramené avec lui pour le partager avec l’autre. La convivialité est au rendez-vous dans une ambiance bon enfant. «La prochaine fois, tu vas nous conduire la prière du vendredi. Tu as accompli le pèlerinage», plaisante-t-on à l’adresse de Mustapha, l’aîné du groupe.
Nabil, plus qu’un guide…
Pendant ce temps, Nabil, l’infatigable chef de la randonnée, fait le tour du groupe. Yassine s’affaire à préparer les brochettes. Youcef rassemble le groupe pour une photo souvenir. A l’autre bout, autour d’un lac, deux jeunes tournent des séquences vidéo sur cette randonnée. «Ilyas TV» est leur chaîne Youtube à travers laquelle ils font la promotion du tourisme dans la région. Depuis un certain temps, ils ne ratent plus ces sorties en montagne pour tourner des films sur ces déplacements. Leur objectif est de faire connaître les régions visitées à travers la toile.
Après des moments de détente, de repos et de convivialité, voilà que le temps passe vite ! Il est 17h, quand l’heure du départ a sonné. Chacun s’est réjoui de cette randonnée qui a permis de découvrir une zone, certes isolée, mais qui a des atouts touristiques à promouvoir. Toute la région est un trésor touristique. Si des routes ont été aménagées pour relier les différentes localités de la région, permettant un meilleur déplacement des populations, un effort est encore nécessaire pour désenclaver certaines poches éloignées.
Sur le chemin du retour, nous croisons un homme, un sac à la main, faisant le chemin inverse à pied. «Il revient de Beni Mimoune pour arriver à Dremcha, à Ouled Rabah, c’est à quelques 4 km de là», nous souffle notre accompagnateur, conduisant la voiture à bord de laquelle nous avons pris place. «Comment allez-vous là-bas à Dremcha». Nous nous adressons à cet homme. «Pas vraiment bien», rétorque-t-il. Nous comprenons à travers ses propos que cette localité, manquant de certaines commodités, est à désenclaver.
Souhil, un jeune enfant scolarisé en 5ème année, monté avec nous dans la voiture, après avoir accompagné son père pour nourrir ses bêtes, a un tout autre avis. L’enfant dit être bien dans son école à Beni Mimoune. «Nous manquons de rien. Surtout que nous mangeons bien à la cantine de l’école», se réjouit-il. Heureux d’avoir accompagné son père et surtout des tranches d’escalope offertes par des randonneurs, Souhil peut faire à son tour un barbecue à la maison. «C’est mon frère qui va s’en charger», confie-t-il.
Ainsi s’achève cette randonnée à Beni Mimoune. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour une prochaine destination qui reste à déterminer.
Par : Amor Zouikri