Par : R.C
Suite à l’article paru sur notre édition d’hier sous le titre « Vieille Ville d’Annaba : Une femme enceinte tuée par son ex-mari », le père de la victime a pris contact avec notre rédaction afin d’apporter quelques précisions sur l’assassinat de sa fille.
C’est avec une voix triste que M. Larbi Belamene, père de la défunte nous a assurés que sa fille a été tuée par son époux et non pas par son ex-mari, comme cela a été rapporté par les médias.
« Je n’arrive pas à comprendre son acte (NDLR : celui de son gendre). Je ne voulais pas lui accorder la main de ma fille ; elle était promise à quelqu’un d’autre. Mais lui et sa famille, tout comme ma fille ont tellement insisté que j’ai fini par céder », nous raconte ému M. Belamene. « Suite à cela, et même si je n’étais pas d’accord avec leur choix, j’ai, comme tout bon père, tout fait pour les aider à être heureux. Je lui ai dégoté, momentanément, un travail dans un parking, avant de réussir à lui décrocher un poste au niveau de l’entreprise portuaire d’Annaba, où j’ai travaillé durant de nombreuses années. Je voulais juste que ma fille et sa petite famille vivent bien », témoigne encore le père endeuillé.
Suite à ce mariage, le couple a eu un enfant, puis une fille, nous explique encore le grand-père de ceux-ci. « Par la suite, il l’a répudiée et chassée de sa maison à Bouguentas. Pourtant c’est elle qui a tout fait pour obtenir un logement social lorsque lui était en prison. Ils sont restés divorcés pendant deux années, durant lesquelles ma fille et ses deux enfants sont revenus vivre avec nous. Nous les avons transférés d’une école aux Hongrois vers l’école Abdelaziz Belhamzaoui à la Vieille Ville », précise Larbi Belamene.
Mais, après deux ans de divorce, Ramzi, l’auteur du meurtre, est revenu à la charge pour redemander son ex-épouse du moment en mariage. « Nous avons préféré qu’elle revienne à son ancien mari, plutôt qu’elle ne se remarie avec un autre. Ils ont eu un autre enfant qui est âgé de 16 mois maintenant. Il y a quelques semaines, ma fille est revenue au domicile familial. Elle était fâchée avec son mari. Puis la veille de sa mort, elle est allée passer la nuit chez sa belle-sœur, avec son dernier enfant », révèle encore notre interlocuteur.
Une violence inouïe
« Dimanche matin, il (NDLR : le meurtrier) est allé tôt chez sa sœur et a tué ma fille. Il lui a tailladé les deux joues et la jambe avant de l’égorger », explique M. Belamene qui veut juste savoir pourquoi son beau-fils a commis un acte aussi ignoble.
De son côté, Mme Zahia, la mère de la défunte, affirme que sa fille était enceinte et que son gendre était violent avec elle et avec leurs enfants. « Très souvent, mes petits-enfants portaient des traces de violences et de châtiments corporels plus que sévères. Ils avaient souvent des bleus, des ecchymoses, des écorchures et autres traces de maltraitance », indique la mère de la victime. « Ma fille a déposé plainte pour violence conjugale à plusieurs reprises. Il a d’ailleurs été condamné pour ça, en première instance, à un an de prison ferme sans mandat de dépôt », révèle la mère de la défunte.
« Aujourd’hui, il est trop tard. Ma fille est décédée. Morte assassinée. Ses enfants sont orphelins désormais. Il n’y a plus rien à faire pour la sauver », conclut, les yeux en larmes, Mme Zahia.