Depuis des années, la triche et la fraude aux examens et concours étaient devenues parmi les moyens les plus prisées pour réussir à décrocher un diplôme ou obtenir un poste au nez et à la barbe de ceux qui, pourtant, ont passé des nuits blanches à apprendre et à réviser dans l’espoir d’être parmi les lauréats.
Cette propension à la triche s’est développée et a pris des proportions alarmantes, à telle enseigne que certains candidats sérieux ont eux aussi adopté ce moyen et ont versé dans la fraude. Cette situation avait été encouragée par l’application sélective des sanctions, voire par un laxisme débonnaire et une négligence des plus cléments qui ont donné lieu à des comportements des plus répréhensibles de la part des candidats.
Ces deux dernières années où les fuites de sujets avaient défrayé la chronique, décrédibilisant de ce fait les institutions chargées d’élaborer, de distribuer et de surveiller les examens officiels, avaient poussé certains élèves candidats à adopter définitivement la fraude et la triche, ne cherchant plus à étudier ou à suivre des cours qui, normalement, devaient leur permettre d’accéder aux niveaux supérieurs, que ce soit au niveau des CEM ou des lycées.
Cette année, malgré la crise sanitaire et une année scolaire compromise puisque les cours n’avaient pas repris depuis le mois de mars, impactant les classes d’examen de 4èmeannée des collèges et de terminale au niveau des lycées, la situation a changé du tout au tout.
En effet, la rigueur et les contrôles ont été scrupuleusement réinstaurés et il n’est plus question de permettre une quelconque dérogation ou permissivité, il s’agit pour le ministère de revenir aux normes et appliquer la loi et les réglementations en vigueur, quelle que soit la situation et quelles que soient les personnes impliquées dans des fraudes ou triches.
Ainsi et, avant l’application stricte des mesures prévues en cas de fraude ou de triche, des avertissements ont été lancés par le ministère de l’Education et par le Premier ministre lui-même, à partir d’Annaba, pour dissuader tout candidat de recourir à ces moyens frauduleux durant les examens sous peine de se voir arrêté et traduit devant les tribunaux.
Apparemment, cela n’a pas vraiment convaincu certains qui croient encore que ce ne sont là que des paroles sans effet. Ainsi, durant ces 3 derniers jours d’examen du Baccalauréat, l’Instance de veille et de lutte contre la cybercriminalité, partie prenante dans le dispositif de sécurisation des épreuves du baccalauréat, a pu identifier et arrêter des individus coupables d’avoir diffusé des sujets et des corrigés d’épreuves de cet examen dans ces wilayas de Djelfa, Laghouat, Tébessa, Tiaret, Rélizane.
Ces personnes avaient été exclues des centres d’examens et déférées en comparution immédiate, la justice n’y est pas allée avec le dos de la cuillère puisque ces fraudeurs ont été condamnés à des peines allant de 10 mois à 2 ans de prison ferme et des amendes de 10.000 et 50.000 dinars.
Il faut dire que ces opérations, rondement menées par les services de surveillance et de répression de la cybercriminalité, feront réfléchir à deux fois tout candidat ou autre qui serait tenté de porter atteinte à la crédibilité et au sérieux des examens. Les moyens dont disposent ces services sont autrement sophistiqués et peuvent localiser et identifier tout usager de comptes sur les réseaux sociaux. Il y va de la sécurité des examens et surtout de la crédibilité des institutions de l’Etat qui doit veiller en toute circonstance à ce que la loi et l’ordre soient respectés.
Ces interventions, qui sont à saluer, auront sûrement un impact positif durant les deux jours d’examen qui restent et les fraudeurs, informés de ces « prises », ne s’aventureront pas à entreprendre une quelconque action de crainte d’être, à leur tour, arrêtés.
Cela aura bien sûr un effet positif dans les milieux scolaires qui ne verseront plus dans ce type de comportements et ne compteront plus que sur leur travail, leur révision pour réussir. Ce qui relèvera le niveau et sera sûrement le moyen de promotion le plus sûr.
M. Rahmani