Par : Bouchra Naamane
L’heure est grave. C’est un véritable appel de détresse qu’avait lancé le personnel de la Banque de sang du centre hospitalier Ibn Rochd. L’établissement frôle la véritable rupture de stocks.
En effet, la banque enregistre depuis deux semaines une chute estimée à 70% du nombre des donneurs de sang, tandis que le nombre des patients qui se trouvent dans un véritable besoin de ce liquide biologique vital reste stable. Le professeur Berouk Hassan, chef de service de transfusion sanguine relevant du centre hospitalo-universitaire Ibn-Rochd s’est montré très inquiet quant à la baisse enregistrée dans les stocks de l’établissement en matière de sang. « La Banque de sang connait une véritable chute dans le mois de Ramadhan en dépit du programme intensif que nous avons élaboré et exécuté au cours de ce mois. Nous avons fixé un programme quotidien de don de sang, durant la matinée et après la coupure du jeûne. Les centres mobiles relevant de la banque de sang font des tournées quotidiennes aux mosquées après la prière. Les citoyens ont considérablement participé dans la campagne durant les deux première semaines du mois sacré, mais le taux de participation a baissé au cours des deux dernières semaines » indique le responsable avant d’ajouter que cette baisse pourrait s’expliquer par la situation épidémiologique ainsi que le manque de sensibilisation.
C’est une crise palpable qui commence à apparaitre dans l’établissement, une crise qui fait partie de l’une des répercussions de la pandémie et de la crainte liée aux risques sanitaires. Pourtant, le personnel médical chargé de la campagne du don du sang ainsi que la société civile n’ont cessé, depuis l’année dernière de rassurer la population quant aux mesures préventives adoptées pour écarter tout risque de contamination sur les donneurs.
L’implication de la population pour éviter une telle crise est désormais d’une importance cruciale. Car, déjà en temps normal, les réserves de la banque de sang peinent à dépasser la barre des 20.000 poches de sang par an. Selon les chiffres rapportés par la presse locale, la banque possédait moins de 23.000 poches en 2018, tandis qu’en 2019 le nombre des poches avait à peine atteint les 16.000 poches.