Par : Adam S
Alors qu’au chef-lieu de la wilaya, l’APC de Jijel a largement médiatisé la conférence sur son bilan d’activité, conviant notamment la presse à ce rendez-vous, à El Milia, l’instance communale a expédié son bilan quasiment à huis clos. Il y a quelques jours, les citoyens ont été surpris par des communiqués laconiques diffusés sur les pages officielles de l’APC et de la daïra, faisant part d’une rencontre avec des représentants de la société civile pour les informer du bilan de l’instance communale. Au-delà des interrogations sur ces représentants de la société civile qui ont été conviés à ce rendez-vous, sachant que des associations locales n’ont pas été informées de cette rencontre, c’est le contenu du bilan à présenter qui est resté un secret bien gardé.
Aucun chiffre ni statistiques n’ont été avancés pour informer les citoyens des activités menées au cours de la première année d’un mandant entamé par des querelles et de lutte de clans. Pourtant, selon les textes en vigueur, l’APC est le premier noyau de l’exercice démocratique au niveau local et de la gestion de proximité. C’est à ce titre que le conseil communal est appelé à informer et consulter les citoyens sur les priorités du développement. Ces textes ont curieusement été battus en brèche par cette sortie de l’APC, qui n’a fait qu’exposer un bilan plutôt contesté. Au sein de l’opinion publique locale, c’est plutôt la désillusion qui remplace l’espoir né au lendemain des élections locales qui ont porté à la tête de cette APC une équipe qui a d’emblée brillé par ses querelles pour les postes et les privilèges.
C’est ce qui a débouché sur le blocage de l’activité de l’instance communale, compromettant le lancement dans les délais des différents programmes de développement. Si on continue à entretenir l’illusion selon laquelle de nombreux projets seront incessamment lancés, c’est plutôt le retard dans la concrétisation de ces opérations qui s’érige en mode de gestion. C’est ce qui a poussé le wali a lancé des pics à l’adresse d’un élu de cette APC, l’invitant à se mettre au travail au lieu de verser dans des querelles sans fin. Ceci dit, si le chef de l’exécutif de la wilaya de Jijel est attendu pour une visite dans cette commune sinistrée sur tous les plans, au niveau local c’est un sentiment de rejet de l’action de l’instance communale qui est palpable.
Décriée, cette action n’a pas encore dépassé le stade des promesses d’une remise en l’état de routes défoncées par le passage des engins dans le cadre des projets de rénovation de certaines infrastructures liées à l’assainissement et l’AEP. Ces projets qui tirent à leur fin ont laissé le centre-ville et sa périphérie dans un état de ruine, alors qu’il reste encore à lancer des actions de réhabilitation des mêmes réseaux dans les quartiers périphériques non encore touchés par ces opérations. En attendant que les différents projets retenus soient débloqués, c’est la réhabilitation du centre-ville qui est inscrite à l’ordre du jour. Très attendue, cette opération est le baromètre des futures actions à lancer dans une commune qui attend d’être secouée pour sortir de son marasme.