Par : A.Ighil
C’est un véritable cri de détresse que lance le jeune président de l’association Annaba Khir B’Ness El Khir, Merakha Mohamed Wissem, devant le manque de sensibilité des autorités locales et à leur tête le wali d’Annaba, sur les énormes difficultés que rencontre l’association. Une dizaine de correspondances transmises aux directions concernées, notamment la direction de la santé, de l’action sociale, du CHU d’Annaba, mais sans aucune suite. L’APW a été également alertée et a adressé un rapport sur la situation de cette association, envoyé au chef de l’exécutif de la wilaya mais sans aucune répercussion. « Le wali d’Annaba n’a même pas daigné nous recevoir » nous dira d’un ton amer le président de l’association. Un travail colossal est effectué par une quinzaine de bénévoles, dont quatre médecins, qui assurent l’accompagnement médical des nombreux cancéreux qui affluent de plusieurs wilayas de l’Est du pays et parfois du Sud. L’association est dotée d’une structure d’accueil appelée « Toit de vie », d’une quarantaine de lits, scindée en deux pavillons, 12 pour les hommes et 28 pour les femmes, dans une villa R+ 3, sise à Oued Forcha, une bâtisse en location qui coûte à l’association annuellement plus de 120 millions de centimes de loyers, « ce qui est un fardeau financier important pour nous » nous révélera notre interlocuteur et il poursuivra « nous assurons le gite et le couvert pour une moyenne de 25 personnes quotidiennement et cela est estimé à une prise en charge journalière de près de 7000DA ». La population de malades ciblée par l’association, sont les cancéreux pour une radiothérapie, une chimiothérapie ou les admis au service Hématologie de l’hôpital Dorban ou encore les enfants cancéreux admis à la clinique Sainte Thérèse et leurs accompagnateurs qui résident essentiellement hors de la wilaya d’Annaba ; parfois dans des contrées très lointaines et qui se soignent au Centre Anti Cancer d’Annaba. « L’état a investi des milliards pour équiper cette structure en appareillages ultra moderne, mais l’orientation et l’accompagnement du malade, venu de très loin et le plus souvent socialement démuni, fait grandement défaut au CAC. L’association contribue à l’orientation et à l’accompagnement psychologique du malade durant son traitement, ce que nous refuse injustement la direction du CHU » nous expliquera, excédé, Merakha Mohamed Wissem. Une association qui active dans l’ombre depuis une dizaine d’années. Nous avons rencontré un président obstiné à aller de l’avant, mais scandalisé qu’un groupe de responsables affichent un tel mutisme, cela est vraiment inquiétant.