Par : M. Rahmani
La canicule sévit depuis quelques jours dans certaines villes du Nord du pays avec des températures inhabituelles, obligeant les habitants à se calfeutrer chez eux à la recherche d’un semblant de fraîcheur dans cette chaleur étouffante.
A Annaba le matin, passées 9 heures, l’activité est au ralenti et les quelques rares piétons se dépêchent de rentrer chez eux, empruntant des passages sous l’ombre des quelques arbustes rescapés des différents aménagements et du béton qui a tout envahi. Les véhicules qui passent en trombe, vitres fermées et climatisation à fond, ne s’arrêtent que rarement pour déposer un passager ou pour une course rapide ; on y revient à toute vitesse, brûlé par le soleil et tout en sueur.
Si la ville est presque déserte, les plages sont par contre envahies par des estivants venus de partout, des différentes cités et quartiers, mais aussi des communes et des wilayas voisines. Ce sont des milliers de vacanciers qui s’y sont installés: parasols, chaises longues, tentes, tables et chaises et autres attirails. On vient se rafraîchir dans cette eau bleue, si accueillante où l’on se baigne et on profite de ces journées agréables tant que cela est encore possible.
Il faut dire que là, on ne se soucie pas trop des mesures de protection anti-Covid-19, ici pas de distanciation physique, on est collés les uns aux autres, on s’embrasse, on se tient la main, on joue ensemble dans l’eau, on se court après, on s’attrape, il n’y a aucun problème c’est comme si la pandémie est loin derrière et le virus n’existe plus en ces lieux. On ne porte pas de masque et on rit aux éclats, on est tout proches les uns des autres et ici pas l’ombre d’un flacon de gel hydro-alcoolique, on a tout oublié, un relâchement dangereux en cette période où les cas de contamination augmentent de manière exponentielle, faisant craindre le pire aux autorités sanitaires qui comptent revenir à des mesures encore plus sévères avec un confinement strict.
En effet, l’explosion du nombre de cas avec l’apparition du variant Delta, autrement plus virulent que le virus souche car selon les spécialistes, une seule personne atteinte de ce variant peut en contaminer 8 autres. La situation peut ainsi échapper à tout contrôle avec ces chiffres qui donnent le tournis ; on est passé en quelques semaines de sous la barre des 200 cas, à 300, puis 400, puis 600 pour ensuite aller vers plus de 800 cas comme annoncé hier où il a été enregistré 878 nouvelles contaminations à la Covid-19 et 15 décès.
Cela peut s’aggraver encore avec le non-respect des protocoles sanitaires de protection et c’est justement le cas au niveau des points de vente d’ovins autorisés dans les communes de la wilaya.
Hier, nous avons visité l’un de ces points et nous avons constaté in situ que personne et nous disons bien personne ne porte de masque ou ne respecte cette distanciation physique tant conseillée pour éviter les contaminations. En ces lieux, on est collés les uns aux autres, on est au milieu des bestiaux, on marchande avec les maquignons, on prend l’avis des amis et voisins sur les prix et la foule grossit, grossit autour des bêtes, oubliées les mesures de protection, l’essentiel est de rentrer avec son mouton à la maison et rendre heureux ses enfants.
Mais là, on n’a pas conscience des risques qu’on a pris en ne respectant pas les protocoles sanitaires, on peut être rentré avec le virus et ainsi contaminer les siens, car on a été inconscient et on n’a pas pris les précautions nécessaires pour se protéger.
La situation peut empirer et une explosion des cas à Annaba est à craindre, car ce relâchement n’augure rien de bon surtout que les services de sécurité, censés faire respecter les consignes ayant trait au protocole sanitaire, ne sont pas encore intervenus. Une réaction énergique et rapide des autorités pourrait mettre fin à ces négligences aux conséquences pernicieuses, voire catastrophiques.