Pendant que les prix des fruits et légumes restent stables comparativement aux flambées des années passées, n’enregistrant pas une hausse significative, c’est le poulet qui prend de court les consommateurs, passant à la vitesse supérieure avec des tarifs démesurés en ce début du mois sacré de Ramadhan.
De 400 DA le kilogramme, il y a quelques jours, il est passé à 570 DA, ce mardi, dans les marchés de la wilaya de Jijel. Les escalopes de poulet ne sont pas en reste et atteignent elles aussi le prix encore plus démesuré de 1.000 DA le kilo de ces parties nobles.
Pour des initiés à la filière avicole qu’ils jugent en crise, les dernières intempéries semblent être l’une des causes de cette hausse. «Il y a eu beaucoup de pertes et avec les prix de plus en plus élevés des intrants dans l’élevage du poulet, la situation se complique davantage», estime Kassama Yassine, un homme très introduit dans la filière. Avec une expérience de plus de trente ans dans le circuit, il constate une situation des plus délicates traversées par les aviculteurs. Ces derniers sont soumis au dictat des prix de tout ce qui intervient dans la production du poulet, notamment l’aliment, mais aussi les produits vétérinaires conjugués à la cherté du poussin, selon les mêmes explications.
Toutefois, la règle de l’offre et la demande est l’autre élément intervenant dans cette hausse que certains imputent aussi à la spéculation. «La filière est de plus en plus contrôlée par des barons qui ont les moyens de sa régulation après la disparition des petits producteurs en raison des pertes qu’ils ont subies», soutient le même interlocuteur.
Face à la hausse des prix des viandes rouges, en dépit de l’arrivée sur le marché des quantités importées d’Espagne et du Brésil, les consommateurs se sont rabattus sur le poulet pour les besoins d’une cuisine exigeante au mois du jeûne.
Sauf, que ce poulet a prix des ailes, s’envolant encore davantage, mettant le consommateur dans une situation inconfortable. C’est dans ce contexte que l’arrivée du poulet d’importation sur le marché est attendue par les citoyens, espérant une baisse du prix des viandes blanches.
La mercuriale, notamment celle liée aux prix des fruits et légumes, est, pour une fois n’est pas coutume, restée stable si l’on tient compte des flambées enregistrées en pareilles circonstances religieuses.
Avec une légère hausse, ces produits n’ont pas connu la flambée tant appréhendée par les consommateurs. Bien achalandés, les marchés sont mieux maîtrisés, conséquence d’une bonne production qui a eu un impact positif sur l’offre et la demande.
Par : Amor Z