Par : Bouchra Naamane
Depuis la dernière annonce liée à l’allocation chômage, fixant le montant de cette dernière et la date de son octroi, les bureaux de l’Agence Nationale de l’emploi connaissent un afflux massif sans précédent des citoyens souhaitant bénéficier de cette allocation, considérée par ces derniers comme une véritable alternative pouvant les aider à surmonter l’épreuve de la course quotidienne menée pour trouver un poste de travail.
C’est notamment au cours de ces derniers deux jours que les bureaux de main d’œuvre de la quasi-totalité des communes de la wilaya d’Annaba ont été pris d’assaut. « Nous sommes là depuis la matinée, vous pouvez voir cette vague humaine qui s’est présentée devant les portes de l’ANEM dès les premières heures de la journée. C’est la perturbation du réseau de connexion internet qui a empiré la situation. Dès que le tour d’un demandeur d’emploi arrive, il se fait entendre que le réseau avait été coupé. Ça rend la démarche plus compliquée» témoigne un jeune chômeur détenteur d’un diplôme universitaire de communication dans les entreprises.
Et, en dépit des affiches exposées dans la quasi-totalité des bureaux de main d’œuvre de la wilaya d’Annaba, portant sur l’obligation de respecter les mesures de distanciation sociale et du port du masque, ces mesures semblent être complètement ignorées par l’afflux humain. Ces bureaux risquent en effet de se transformer en véritables clusters.
Une grande partie des demandeurs d’emploi croit savoir que la cause de cet afflux s’explique par les individus, qualifiés par la population de « faux chômeurs », venant déposer leurs dossiers auprès des bureaux de l’ANEM. « Une grande partie des jeunes, venant déposer leurs dossiers, possèdent déjà un emploi. Il suffit de travailler sans être déclaré auprès des la CNAS pour bénéficier d’un salaire et d’une allocation de chômage. C’est inacceptable, les autorités doivent avoir une main de fer sur le marché de l’emploi pour mettre fin au recrutement illicite des jeunes. Sinon, ce sera le chaos général » explique un autre chômeur ayant récupéré son diplôme d’ingénieur de l’école supérieure des énergies renouvelables d’Annaba (ESTI). Il est à noter qu’un nombre considérable de citoyens qui se rapprochent des bureaux de l’ANEM sont déjà inscrits et viennent renouveler leurs dossiers dans le but de bénéficier de l’allocation chômage.
Il est important de préciser que le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa a fait savoir, vendredi passé, qu’une plateforme sera mise en place à partir du 25 février prochain pour contacter les chômeurs inscrits au niveau de l’ANEM. Cette démarche pourra contribuer, une fois mise en place, à éviter les chaines interminables des chômeurs pour déposer les demandes d’allocation chômage.