Par : Chaffai Chawki
Depuis la nuit des temps, les gens viennent des quatre coins du pays pour acheter la Zlabia d’Ain Beida ou des Haracta. La recette de ce gâteau oriental, constitué de semoule, de miel, d’amande ou cacahuètes est transmise de père en fils tout en gardant le secret de sa préparation. Les habitants des wilayas limitrophes, à savoir Tébessa, Batna, Khenchela, Souk -Ahras, Guelma, Constantine, viennent l’après-midi pour s’approvisionner en Zlabia encore chaude chez ammi Hamid, situé dans l’artère de tous les fantasmes dite “Trik Essaimine”. Il y a toujours du monde devant cette petite boutique où l’on assiste parfois à des rixes entre jeûneurs, des taquineries pour créer de l’ambiance, des cris pour se faire entendre par le gérant…bref, cette atmosphère clownesque fait partie du décore comme on dit dans notre jargon. La Zlabia d’Ain Beida, selon nos ancêtres, possède énormément de vertus et est considérée comme un remède pour le colon et un complément riche en calories.
“Moi, j’achète chaque jour 1 kg d’un mélange de Zlabia de divers goûts et saveurs sinon, ma soirée sera lugubre”, me confie un homme d’âge mûr. Un étudiant intervient juste devant le portail de la boutique :” Je me demande pourquoi on ne fait pas un concours national sur la préparation des Zlabias puisque chaque région possède sa propre recette, celle de Boufarik, Oued Zenati, Alger. Certains disent que ce sont les Tunisiens qui habitaient, par le passé, la ville des Haracta qui ont inculqué cette préparation aux Beidis, d’autres pensent que ce sont les Turcs qui sont les pionniers de ce gâteau oriental rouge, sucré et croustillant. En tout état de cause, la Zlabia de cette ancienne daïra de l’Est demeure parmi les meilleures du Maghreb.